Eglises d'Asie – Chine
A Hongkong, de nombreux immigrés récemment venus de Chine continentale ont été baptisés à Pâques
Publié le 18/03/2010
Amelia Lau, directrice du Centre catéchétique diocésain, a déclaré à la presse le 14 avril que bien qu’aucune recherche démographique officielle n’ait été conduite sur le sujet, la communauté catholique a constaté que le nombre de migrants baptisés à Pâques avait encore augmenté cette année.
Dans l’ensemble du diocèse, 1 935 catéchumènes adultes ont été baptisés le Samedi Saint, 10 avril. “Ces dernières années et dans chaque paroisse, nous avons pu également constater un plus grand nombre de migrants continentaux parmi les catéchumènes », a précisé Lau, citant l’exemple de Kwun Twong, un district où les ouvriers migrants sont nombreux. Sur les six catéchumènes de la paroisse, trois viennent récemment d’arriver de Chine continentale.
A Hongkong même, dans la propre paroisse de Lau, qui comprend deux grands ensembles, trois des 20 derniers baptisés sont des immigrés récents.
Entre 1997, l’année de la rétrocession de Hongkong à la Chine et 2003, le nombre de migrants venus du continent atteint une moyenne de 53 000 par année.
Lau a reconnu que l’évangélisation de ces nouveaux arrivants n’était pas facile “à cause de leur éducation athée reçue en Chine qui les fait beaucoup douter”. Ils ont besoin de s’assurer que l’Eglise et les catholiques correspondent bien à leurs attentes. Heureusement, dans cette période de tension sociale liée à la récession économique, le soutien de l’Eglise et les encouragements des catholiques ont aidé les sceptiques à mieux comprendre l’Eglise et à y rechercher un soutien spirituel, sans compter leurs enfants, nombreux à fréquenter les écoles catholiques.
Lau pense que l’attention de l’Eglise pour les plus démunis de la société a été décisive, citant la position de l’évêque de Hongkong, Mgr Joseph Zen Ze-kiun, qui s’est battu publiquement pour le droit de résidence des enfants de Chine continentale nés de résidents permanents à Hongkong.
A Tin Shui Wai, une ville nouvelle au nord ouest où les immigrés récents sont logés dans de grands ensembles, un auxiliaire de la paroisse de St Jérôme a, lui aussi, indiqué que, déjà l’an dernier, un tiers des baptisés à Pâques, étaient des immigrés. Bien qu’il ne puisse indiquer leur nombre exact, il dit les avoir remarqués à cause de leur accent facilement reconnaissable. Il a indiqué également que, touchées par l’aide reçue de la part de leurs voisins catholiques, plusieurs de ces familles avaient rejoint l’Eglise. En général, c’est la mère qui commence les cours de catéchisme et qui est la première à être baptisée, a-t-il dit, puis le reste de la famille suit.
Pour Lau, le nombre des baptêmes témoigne, dans une certaine mesure, du travail accompli pendant la campagne d’évangélisation 2002-2005 organisée par l’archidiocèse (1). L’objectif était d’accueillir dans l’Eglise 10 000 adultes pendant les 17 mois qui séparaient le Dimanche des Missions 2003 et le dimanche de Pâques 2005. Lau pense que, sans pouvoir pour l’instant dresser un bilan précis, la campagne a permis aux laïcs de prendre pleinement conscience de leur responsabilité dans l’évangélisation.
S’appuyant sur le nombre d’appels téléphoniques et les demandes de renseignements, Kevin Lai Yuk-ching, le secrétaire de direction de l’Office diocésain pour la formation des laïcs, est optimiste quant aux résultats attendus. “Cependant, dit-il, nous ne devons pas oublier qu’en matière de catéchèse, c’est l’intériorité et le développement spirituel qui sont importants et non les chiffres.”.
Tous deux, cependant, craignent que les demandes créées par cette campagne dépassent les prévisions et les capacités d’accueil. “Il faudrait cinq fois plus de catéchistes, de rencontres et d’heures de cours que ceux actuellement proposés par les paroisses a commenté Lau, ajoutant : “Après le baptême, il nous faut aussi assurer la formation continue des néophytes et soutenir leur foi et leurs engagements en les invitant à rejoindre les petites communautés pour un minimum de cinq ou six mois”.
Un certain nombre de paroissiens sont capables de coordonner ces petits groupes mais “les néophytes sont enclins à rester fidèles à leur catéchiste ce qui fait dire à Lau que les paroisses devraient faire attention “à ne pas trop épuiser les catéchistes”. Lau a également souligné que dans les paroisses où les catéchistes sont peu nombreux, un seul et unique cours ne peut satisfaire la demande des catéchumènes.
On compte en moyenne 3 000 baptêmes chaque année dans le diocèse de Hongkong dont un tiers concerne les plus de 7 ans. Au 31 août 2003, le diocèse comptait 1 263 catéchistes salariés ou bénévoles et 2 623 adultes catéchumènes.