Eglises d'Asie

Grand rassemblement à Dacca des catholiques du nord du pays

Publié le 18/03/2010




Un millier de catholiques originaires du nord du pays et qui vivent dans la région de Dacca se sont retrouvés pour la première fois pour, ensemble, parler de leur avenir. Le rassemblement du ‘Nord Bengale’ a eu lieu le 23 avril dans le nouvel auditorium de la Conférence épiscopale du Bangladesh à Dacca. Les participants étaient venus de Dacca et des diocèses voisins, Dinajpur et Rajshahi. Parmi eux, 40 % sont des ‘adivasi’ ou aborigènes (1).

Dans son allocution d’introduction, le P. Gervas Rozario, curé de la paroisse de Bonpara, diocèse de Rajshahi, a voulu souligner l’importance de la vie familiale et du développement de la vie spirituelle : “Beaucoup trop de familles dans cette ville ne consacrent même pas quelques minutes à une prière du soir avec leurs enfants. Le développement économique est essentiel mais sans aucune valeur s’il ne s’accompagne d’un vrai développement spirituel leur a-t-il dit. Soulignant qu’un grand nombre de Bangladais catholiques du nord travaillaient comme employés de maison chez des résidents étrangers de Dacca, il leur a recommandé de ne pas oublier leurs propres enfants et il a encouragé les jeunes à rester en contact avec un prêtre, non seulement quand il s’agit de mariage, mais aussi pour tout simplement échanger.

Mgr Paulinus Costa, évêque de Rajshani, de son côté, a lui aussi parlé des jeunes en particulier pour les encourager à s’instruire et acquérir une bonne éducation. Un autre intervenant, Thomas Costa, directeur du développement à Caritas Bangladesh, a fait un exposé sur les catholiques du Nord Ben-gale, de leur nombre, de leurs conditions de vie, de leur éducation et de leur situation économique. Il a rappelé également que le travail missionnaire avait commencé au début du XVIIIe siècle. En 1927, le diocèse de Dinajpur avait été créé et, en 1990, une partition donnait naissance à celui de Rajshaji (2).

Dans la région on trouve surtout parmi les adivasi, des mahali, des munda, des paharia, des santal et des uraon. Il y a 70 ou 100 ans, les Bengalis furent les premiers à venir s’installer à Dacca. Ils forment aujourd’hui l’ethnie majoritaire.

Thomas Costa a fait un certain nombre de propositions pour un meilleur développement communautaire des catholiques du Nord Bengale à Dacca : organisation d’un lieu de rencontre, création d’un fonds commun de placements au service d’une meilleure éducation et nomination d’un prêtre comme aumônier de la communauté.

William Atul Kuluntunu, directeur du ministère de l’Information, a déclaré, quant à lui, vouloir aider les catholiques du nord à trouver un terrain à Dacca et à y construire un centre communautaire, une bibliothèque, des salles de réunion, un auditorium et un foyer pour les sans travail.

Mgr Moses Costa, évêque de Dinajpur, pour sa part, leur a recommandé de mener cette entreprise dans un esprit de coopération positive, d’intégrité et d’unité. Il a fait observer que l’Eglise du Nord Bengale avaient encore besoin de ‘grandir’. Les catholiques doivent développer le rôle du laïcat et l’esprit de coopération face aux défis que représentent l’occupation illégale de terrains et de propriétés appartenant de droit à l’Eglise (3).

C’est l’Union chrétienne des sociétés de crédit mutuel du nord qui avait organisé ce rassemblement sur le thème : “Regard sur le passé – La situation à Dacca des catholiques du Nord Bengale”. Paul Charua Tigga, un sociologue directeur d’une ONG au travail dans le Nord Bengale, a montré l’importance pour tous du partage : responsabilité financière, démocratie, mission, responsabilité morale de l’organisation et des directives prises en commun et transparence. Il a encouragé les catholiques à préparer un développement durable à long terme.