Eglises d'Asie

Un jeune chrétien meurt sous la torture alors que l’on tentait de l’obliger à se convertir à l’islam

Publié le 18/03/2010




Le 4 mai dernier, la Commission nationale de “Justice et Paix” a publié un communiqué de presse tout entier consacré au cas d’un jeune chrétien qui a récemment succombé à des blessures qui lui ont été infligées dans une école islamique alors qu’on voulait le forcer à adhérer à l’islam. Le communiqué signé de Mgr Lawrence J. Saldanha, archevêque de Lahore et président de la Commission, et de Peter Jacob, son secrétaire, affirme que Javed Anjum, un jeune étudiant en science commerciale, âgé de 18 ans, a été surpris, le 17 avril dernier, en train de boire de l’eau d’un robinet situé près de la madrasa (école coranique) Jamia Hassan Bin Almurtaza à Toba Tek Singh, une ville du Punjab. Le maître de la madrasa aidé de ses étudiants l’avait alors capturé, amené dans les bâtiments de l’école, puis torturé pendant cinq jours pour le forcer à devenir musulman. Le communiqué de presse de Justice et paix ajoute que lorsque son état physique s’est détérioré, les agresseurs ont essayé de dissimuler leur crime en transportant le jeune homme à un poste de police où ils ont affirmé qu’il avait été victime de brigandage.

La police a gardé la victime sans lui faire administrer de traitement médical jusqu’au 24 avril, date à laquelle le jeune chrétien fut amené dans un hôpital près de Faisalabad alors que les soins étaient devenus inutiles. Javed Anjum est mort le 2 mai. La cause officielle du décès est une défaillance rénale. Mais selon le communiqué de Justice et paix, la victime a eu les membres brisés et a perdu la vue. Par ailleurs, la police qui, jusqu’ici, n’a publié aucun communiqué sur l’affaire, a refusé d’enregistrer le cas d’après les déclarations du jeune homme qui avait identifié ses agresseurs. En conséquence, le maître de l’école islamique, soutenu par ailleurs par les responsables politiques locaux, a été laissé en liberté. Les accusations portées par le maître et les élèves de la madrasa contre leur victime ont quelque peu varié. Ils ont un temps déclaré que leur victime essayait de voler une pompe à eau électrique. Plus tard, ils ont essayé de donner l’impression que le jeune homme était un drogué.

Le communiqué de la Commission épiscopale affirme que ce crime illustre une très fâcheuse tendance de la société pakistanaise qui consiste à procéder à des conversions forcées. Selon un rapport de presse, au Pakistan, de 1999 à 2003, 646 personnes non-musulmanes ont été converties à l’islam. Derrière cette volonté de convertir de jeunes chrétiens et de les circoncire se cachent l’intolérance et la discrimination. Selon Justice et Paix, la législation, les médias, et même le contenu du programme d’études scolaires renforcent l’intolérance au sein de la société en y répandant la haine à coloration religieuse. En dernier lieu, Justice et Paix reproche au gouvernement de ne point réagir et de ne prendre aucune mesure pour améliorer la situation. Le gouvernement provincial de la province du Punjab devrait en temps opportun châtier les auteurs des crimes dus à la haine et prendre des mesures susceptibles, à long terme, d’éliminer ce type d’agissements. Quant au gouvernement fédéral, il est convié à assurer l’égalité des droits et des chances pour tous, ce qui est la seule façon de bâtir une société fondée sur la justice, la paix et les droits de l’homme.