Eglises d'Asie – Chine
Hongkong : l’exposition d’une relique de Bouddha normalement visible à Xi’an est perçue comme un geste autant politique que religieux
Publié le 18/03/2010
Pour certains en effet, la cérémonie a été montée, ou à tout le moins utilisée, par Pékin pour se rallier l’opinion publique locale, une opinion publique irritée par plusieurs mois de crise politique et le veto mis fin avril par le régime chinois à l’introduction du suffrage universel pour les prochaines échéances électorales de 2007 et 2008. Les soupçons de ces analystes ont été nourris par le fait que Liu Yandong, directrice du Bureau du travail du Front uni, organe dépendant directement du Parti communiste, a été invitée à assister à l’inauguration officielle de l’exposition de la relique. La présence de ce haut responsable communiste indique que l’événement revêt une nature politique, a ainsi estimé James Sung, de l’Université de la ville de Hongkong. Les partisans de l’opposition démocrate se sont par ailleurs inquiétés de l’appel lancé peu de jours auparavant par Sik Kok Kwong, un des moines bouddhistes les plus importants de Hongkong. Sik Kok Kwong, qui a présidé à la cérémonie d’inauguration de la relique, a appelé les Hongkongais à ne pas descendre cette année dans la rue pour marquer l’anniversaire du massacre de Tienanmen du 4 juin 1989.
En dépit de ces polémiques, plusieurs milliers de Hongkongais se sont recueillis devant la relique dès le premier jour de son exposition (1). La relique – un fragment d’os qui est présenté comme étant celui d’un doigt de Bouddha – a été découverte fortuitement par un employé préposé à l’entretien du temple bouddhiste de Famen, situé à proximité de la ville de Xi’an, dans la province du Shaanxi. Depuis cette découverte, faite en 1987, des millions de pèlerins ont fait le voyage de Xi’an pour la vénérer.