Eglises d'Asie

Au service des marins, l’Apostolat de la Mer gère trois centres

Publié le 18/03/2010




Au cour du port de pêche et de commerce de Songkhla, la maison d’accueil Stella Maris compte quatre étages. Au service des marins de passage, qu’ils soient thaïlandais ou étrangers, elle a été fondée en 1990 et est administrée par Suchart Chantharakana, 37 ans. De septembre 2003 à avril 2004, ce centre est venu en aide à 68 marins-pêcheurs en difficulté, 41 Thaïs, 21 Birmans et six Cambodgiens, en leur fournissant gratuitement un lit, des soins médicaux, de quoi manger et, à l’occasion, un billet pour rentrer chez eux (2).

Le travail des gens de mer est rude et dangereux. Les propositions d’embauche sont rares et alléchantes pour des jeunes inexpérimentés qui déchantent très vite et ne rêvent que de s’enfuir loin de ce métier. Suchart estime à 50 % le nombre des marins migrants venus à Stella Maris pour des soins de santé, la plupart blessés au cours d’un accident du travail. Ils travaillent de longues heures dans des conditions pénibles et dangereuses pour un salaire qui varie entre 1 000 et 6 000 bahts (20 et 120 euros) selon la durée de la campagne et l’abondance de la pêche. Une sortie dure en moyenne un mois mais peut aller jusqu’à trois.

Responsable de la Commission épiscopale pour les gens de la mer et responsable du centre de Songkhla, Sitthichai Chonrabuddhanon explique que les agences pour l’emploi attirent les candidats avec de fausses promesses parce que ceux qui accepteraient de travailler sur un bateau seraient peu nombreux s’ils connaissaient la vérité. Avec le temps, ils la découvrent mais c’est trop tard. Ils doivent obéir aux ordres ou subir les conséquences désastreuses d’une rébellion. Souvent, avec leur maigre salaire, ils ont aussi à rembourser les soi-disant “frais de placement” de l’agence. D’après Suchart, ce sont surtout les hommes du nord-est de la Thaïlande qui se laissent prendre. Les agences, quant à elles, recherchent surtout les étrangers sans papiers, plus faciles à tromper. Il arrive que des bagarres se déclenchent à bord et les marins qui ne sont pas thaïs risquent souvent le pire.

A cause du nombre limité des fonctionnaires de santé, veiller à ce que les marins atteints de tuberculose prennent leurs médicaments régulièrement est une des nouvelles tâches du centre. Au cours de ces neuf derniers mois, dix étaient dans ce cas. Il faut également faciliter le retour en Birmanie ou au Cambodge des sidéens qui souhaitent rentrer chez eux. A part ces cas difficiles, beaucoup de marins fréquentent le centre simplement pour s’y détendre.