Eglises d'Asie – Bangladesh
Dans une université catholique, l’organisation d’un crédit mutuel a poussé des professeurs et des employés à s’unir pour travailler ensemble
Publié le 18/03/2010
Les uns et les autres ont eu ainsi l’occasion de raconter comment le mouvement les avait aidé financièrement et avait créé des liens entre employés et corps professoral. Gopinath Karmakar, vice-président et professeur d’économie, a défini cette mutuelle comme une « passerelle » entre deux entités jusque là séparées. Appelés mutuellement à se porter garants d’un emprunt contracté au profit de telle ou telle personne, nous devons participer à des rencontres régulières, a-t-il expliqué, « ce qui a formé entre nous des liens d’amitié Outre l’aspect matériel, a-t-il ajouté, le but premier de ce genre de mutuelle est la coopération entre tous les membres « pour s’aider à se tenir debout et grandir ensemble ».
Un des employés de l’université, un chrétien, membre de la mutuelle, a souligné pour sa part que cette association entre professeurs et employés était « vraiment exceptionnelle ». Habituellement au Bangladesh, les professeurs sont considérés comme des gens des classes supérieures et ne se mélangent pas « aux employés des classes basses », a-t-il souligné, surtout, qu’à l’origine, ce crédit mutuel avait été créé uniquement pour les salariés.
Le président du crédit mutuel, Dominic Robi Baroi, a rappelé que l’entreprise a commencé en 1979 avec trente-six membres, des employés de la bibliothèque, des laboratoires et des bureaux. Plus tard, vers 1990, des professeurs les ont rejoints. Un membre inscrit peut emprunter un maximum de 300 000 takas, soit près de 4 000 euros, à rembourser en soixante mois. Le P. Benjamin Costa, recteur de l’université, a expliqué que l’Eglise catholique au Bangladesh avait établi ce genre de crédit mutuel dans presque toutes les paroisses (1). Les prêtres, a-t-il précisé, n’y participent pas mais le soutiennent en assistant à certaines réunions où ils peuvent donner leur avis. Les crédits mutuels catholiques ont leurs bureaux pour la plupart dans l’enceinte même des locaux paroissiaux. Pour le P. Benjamin Costa, ce mouvement « joue un rôle important dans le développement des communautés paroissiales en matière d’éducation, d’économie ou d’action sociale ». Il permet des relations d’amitié entre paroissiens grâce aux transactions et favorise une meilleure compréhension entre eux.