Eglises d'Asie

Hongkong : le diocèse prépare l’ouverture d’un petit musée consacré à l’histoire de l’Eglise locale

Publié le 18/03/2010




Plus de 2 000 objets provenant des églises de Hongkong seront bientôt exposés à la vue du public, permettant de retracer l’histoire de ces 160 dernières années de la vie de l’Eglise catholique de Hongkong. La collection est constituée de livres de prières, d’objets liturgiques et de plusieurs autels anciens. Le P. Thomas Law Kwok-fai, président de la Commission de liturgie du diocèse, a déclaré récemment qu’une équipe spécialisée avait réuni ces objets et les avait, pour la plupart, entreposés provisoirement dans l’église de l’Annonciation à Tsuen Wan, dans les Nouveaux Territoires dont le P. Law est curé. L’ensemble est disposé sur les deux uniques rayonnages des placards de la salle paroissiale, dans l’attente de la création d’un véritable musée.

“Notre projet est d’établir un ‘mini-musée’ de l’histoire catholique locale. Il devrait être hébergé au séminaire du Saint Esprit à Aberdeen où les objets seront transférés a-t-il expliqué, soulignant que trouver un emplacement assez vaste était difficile dans une ville où l’espace est autant compté. L’objectif de ce mini-musée est de conserver des documents sur l’histoire du diocèse dans l’espoir que ces objets religieux serviront à “former et encourager les futures générations à continuer le travail missionnaire. Ces objets ne sont pas d’inutiles vestiges mais des témoins vivants de l’histoire de l’évangélisation locale”. Selon le P. Law, le séminaire réservera la salle de lecture de sa bibliothèque pour l’exposition de certains objets historiques. Les réserves situées sur le toit du séminaire abriteront une autre partie de la collection.

Le P. Law admet que ce futur agencement n’est pas optimal car le séminaire est situé dans un quartier relativement excentré. Le manque de place pour les gros objets et le risque de déranger séminaristes et étudiants créent d’autres problèmes. En attendant de trouver mieux, les pièces importantes comme les autels ne seront sans doute pas exposées. La recherche d’un site définitif et son financement sont les deux préoccupations majeures, a souligné le P. Law qui estime à 600 000 HK$ (61 600 euros) le coût de l’ouverture d’une salle d’exposition permanente.

Une partie de la collection provient du clergé et des paroissiens. Des manuels de prière datant de 1930 témoignent, par exemple, du matériel utilisé alors pour la mission et la pastorale. Certains objets ont été retrouvés dans la chapelle abandonnée de St Joseph, à Ma On Shan, où vivaient de nombreux ouvriers mineurs catholiques. Ce sont des prêtres belges qui avaient construit la chapelle en 1952. Le P. Law précise que les catholiques n’ont, en général, conservé que peu d’objets religieux. Il raconte qu’une paroissienne âgée avait, quant à elle, gardé tout un ensemble de linge d’autel utilisé dans les années 1960. Quand il a essayé de les retrouver, on lui a dit que la paroissienne s’était fait enterrer avec.

Au fil des années, le P. Law est toutefois parvenu à réunir des documents historiques sur l’Eglise de Chine, notamment un livre de la dynastie des Qing (1644-1911), sauvé in extremis car découvert il y quelques années dans la cathédrale de l’Immaculée Conception de Hongkong au moment de sa rénovation (1). Une autre pièce rappelle la répression de l’Eglise en Chine continentale pendant la Révolution culturelle (1966-1976). Il s’agit d’un livre de psaumes imprimé en 1947. Pour le mettre à l’abri des fouilles des gardes rouges, des catholiques l’avaient dissimulé sous la couverture du “Petit livre rouge” de Mao Zedong.