Eglises d'Asie – Cambodge
Les trois ordinaires de l’Eglise catholique au Cambodge saluent la mémoire de Mgr André Lesouef, préfet apostolique de Kompong Cham de 1968 à 1997, décédé le 7 juin 2004
Publié le 18/03/2010
Né le 26 mars 1918 à Redon, en Ille-et-Vilaine, André Lesouef a connu la vie de soldat avant d’être ordonné prêtre le 20 mars 1943 : sous les drapeaux lorsque la seconde guerre mondiale éclate, il est blessé par une grenade ; les médecins doivent l’amputer d’une jambe, sous le genou. Une fois ordonné, il devient vicaire à Dinard, avant de partir pour la mission de Saigon le 23 mars 1946. Après l’étude du vietnamien à Banam, il est professeur au grand séminaire de Saïgon de 1947 à 1952, puis supérieur du grand séminaire de Saigon de 1952 à 1961. Il rejoint ensuite le Cambodge, étudie le khmer à Battambang et à Chomnom, avant de devenir vicaire général de Phnom Penh et supérieur du grand séminaire de 1963 jusqu’à sa nomination, en 1968, comme préfet apostolique de Kompong Cham.
Selon Mgr Antonysamy Susairaj, son successeur à la tête de la préfecture apostolique de Kompong Cham, Mgr Lesouef a consacré sa vie au développement de l’Eglise locale en dépit de son handicap physique et malgré les “difficiles circonstances” avant et après le régime des Khmers rouges (1975-1979). Selon Mgr Susairay, Mgr Lesouef a été le dernier parmi les missionnaires à quitter la préfecture de Kompong Cham avant la prise du pouvoir par les Khmers rouges et l’expulsion de tous les étrangers du pays.
Expulsé du Cambodge par les Khmers rouges en 1975, Mgr Lesouef part pour l’Ile Maurice, où il reste de 1976 à 1984. Il revient ensuite en France pour raison de santé et reprend l’apostolat parmi les Cambodgiens. En 1985, il devient assistant de Mgr Ramousse au bureau pour la Promotion de l’apostolat parmi les Cambodgiens et, en 1993, retourne au Cambodge comme préfet apostolique de Kompong Cham. Les débuts sont difficiles et, bien qu’ayant dépassé les 75 ans, âge où les évêques remettent leur démission au pape, le Vatican lui demande de rester sur place et de continuer à servir l’Eglise et son renouveau. Après avoir réussi à prendre contact avec une puis plusieurs femmes catholiques ayant survécu au génocide, Mgr Lesouef s’attache à rebâtir une Eglise en concentrant ses efforts sur les catholiques khmers, sans oublier la composante vietnamienne de l’Eglise du Cambodge. Démissionnaire en 1997, il se retire d’abord à Kompong Cham à la demande de son successeur, Mgr Antonysamy Surairaj, et enfin au sanatorium de Montbeton, où il meurt subitement le 7 juin 2004.
Aujourd’hui, la préfecture apostolique de Kompong Cham compte un prêtre khmer et huit autres prêtres, missionnaires, ainsi que dix religieuses. Ses vingt-deux communautés abritent 4 000 catholiques environ (800 Khmers et 3 200 Vietnamiens).