Eglises d'Asie

Susceptible d’être condamnée à la peine capitale, une détenue a été contrainte à avorter

Publié le 18/03/2010




Arrêtée pour trafic de drogue et susceptible à ce titre d’être condamnée à mort, une détenue a été contrainte par la police de se faire avorter de l’enfant qu’elle portait en son sein. L’affaire a été dévoilée le 25 août par le Quotidien de la jeunesse de Pékin.

Selon le journal chinois, Ma Weihua, une jeune femme âgée de 29 ans, a été arrêtée en janvier dernier par la police à Lanzhou, capitale de la province du Gansu. Elle transportait 1,6 kg d’héroïne, une quantité de drogue qu’elle aurait acceptée, à la demande d’un ami, de transporter depuis Urumqi, capitale de la province voisine du Xinjiang. Elle aurait reçu pour cela 5 000 yuans (800 euros). Selon le Code pénal chinois, elle risque la peine de mort pour son crime, une éventualité loin d’être hypothétique dans un pays qui compte – de loin – le plus grand nombre d’exécutions au monde.

Lors d’une visite médicale de routine en prison, les autorités ont découvert que Ma Weihua était en enceinte d’une cinquantaine de jours. Ma a dit vouloir garder son enfant mais la police des stupéfiants, au centre de détention de Chengguan, à Lanzhou, a signé en février un document selon lequel la détenue consentait à se faire avorter. Contre sa volonté, Ma a été avortée sous anesthésie générale. Le mois suivant, devant les juges de la Cour intermédiaire populaire de Lanzhou, l’avocat de Ma a plaidé les circonstances atténuantes pour sa cliente, arguant du fait que le Code pénal précise que la peine de mort n’est pas applicable aux mineurs et aux femmes enceintes. Toujours selon le Quotidien de la jeunesse de Pékin, le procès de Ma Weihua se poursuit, son avocat ayant porté plainte pour dénoncer le comportement de la police.