Eglises d'Asie

A l’issue du premier synode organisé par l’archidiocèse de Rangoun, une refonte complète des structures paroissiales et diocésaines est préconisée

Publié le 18/03/2010




A l’issue d’un synode – le premier du genre -, l’archidiocèse de Rangoun a proposé de renforcer la pastorale de la famille et celle des jeunes, de remanier l’enseignement catéchétique et enfin de réaménager les structures tant paroissiales que diocésaines. Ils étaient deux cents délégués à participer à ce synode qui s’est déroulé du 20 au 30 septembre à Rangoun sur le thème : « Nous sommes appelés à une seule espérance et à un seul esprit dans un seul corps. Mettez votre lampe sur le chandelier afin que ceux qui entrent voient la lumière. » Les délégués synodaux étaient des prêtres, des religieuses, des catéchistes et des laïcs représentant les différentes organisations catholiques du diocèse (1).

Le dernier jour du synode, les délégués ont adopté les résolutions concernant la pastorale familiale et celle des jeunes, confirmé les programmes proposés pour la formation des catéchistes et pour l’amélioration du fonctionnement des commissions pour l’aménagement des paroisses et du diocèse. Ils ont notamment proposé des cours de préparation au mariage pour parler de la morale chrétienne et du sacrement du mariage aux jeunes couples. Ils ont aussi suggéré une formation des jeunes sur la sexualité du mariage et la régulation des naissances. La prière quotidienne, la lecture de la Bible en famille et des classes de catéchèse pour adultes n’ont pas été oubliées.

Durant les échanges, l’archevêque, Mgr Charles Bo, salésien, a souligné l’importance d’une vraie vie spirituelle pour la famille. Il a fait remarquer que s’il fallait dix ans de préparation pour ordonner un prêtre et de cinq à sept ans pour qu’une religieuse ou un frère puisse prononcer des voux perpétuels, la préparation au mariage d’un jeune couple ne durait que quelques jours. Pour aider les familles à grandir dans la foi, le diocèse doit sérieusement réfléchir à ce manque de préparation spirituelle, a-t-il insisté.

Les recommandations du synode à l’endroit des jeunes ont porté sur la création d’une Commission des jeunes composée des représentants de chacune des zones du diocèse avec pour mission la formation morale, spirituelle, l’éducation sexuelle, l’aide dans la recherche d’un travail et, pour les moins disciplinés, l’art de savoir se fixer. Chaque paroisse est appelée à organiser une pastorale adaptée aux enfants avec une messe spécialement célébrée pour eux un dimanche par mois. Les prêtres responsables de la pastorale des enfants se réuniront au moins une fois pas an et le diocèse soutiendra leur action par la célébration annuelle d’une « Journée des enfants ».

L’éducation religieuse des jeunes catholiques est, pour le synode, une autre priorité. Des classes de catéchisme régulières seront organisées, surtout pendant les vacances d’été, une formation préscolaire dans le cadre paroissial pour les tout jeunes, un enseignement standardisé du catéchisme pour tout le diocèse et une école du soir pendant les deux mois d’été pour les moins de 14 ans.

Pour la formation des catéchistes, les délégués au synode ont proposé la fondation d’une école ou d’un institut où ils s’initieront aux principes de base de l’administration, à l’animation des groupes, à la liturgie, aux communications sociales, à la théologie et à la prise de parole en public. Ils pourront aussi s’initier à trois langues : anglais, birman et kachin ou karen. Trois ou quatre catéchistes expérimentés seront désignés pour soutenir l’ensemble des catéchistes et des vocations. Ils veilleront à ce que soit établie une constitution définissant leurs droits et leurs devoirs, à ce qu’ils aient un salaire décent et un fonds de pension pour leur retraite.

Au chapitre de l’administration de l’Eglise, le synode a recommandé que la Commission administrative actuelle soit élargie et habilitée à donner des responsabilités spécifiques telles que celle touchant les relations avec le gouvernement, notamment le ministère des Affaires religieuses. La Commission comprendra des personnes qualifiées, aura un bureau proche de la résidence de l’archevêque et établira sa propre procédure pour traiter les problèmes des biens d’église dans les paroisses. Une commission semblable, en lien avec la commission diocésaine, devra être établie dans chaque paroisse pour aider les prêtres dans le traitement des questions matérielles.

Des plans ont également été proposés pour organiser un secrétariat permanent des affaires culturelles animé par des écrivains, des traducteurs, des éditeurs et des correcteurs. Il aura pour mission la traduction des documents du concile Vatican II, du Droit canon et des documents catéchétiques.

A l’issue du synode, avant de présider la messe de clôture à la cathédrale Ste Marie, Mgr Charles Bo a déclaré à l’agence Ucanews que son devoir était de mettre en ouvre toutes les décisions prises par ce premier synode et qu’il s’y emploierait de toutes ses forces. Ancien évêque du diocèse de Pathein, Mgr Charles Bo a été transféré à la tête de l’archidiocèse de Rangoun en juin 2003.