Eglises d'Asie

Hongkong : l’Eglise catholique se déclare prête à mettre ses infrastructures à la disposition des organisateurs d’un éventuel référendum sur la démocratisation des institutions politiques

Publié le 18/03/2010




Dans l’édition datée du 8 novembre dernier du South China Morning Post, Mgr Joseph Zen Ze-kiun, évêque du diocèse catholique de Hongkong, a déclaré que l’Eglise catholique était prête à mettre à la disposition des démocrates ses infrastructures dans le territoire au cas où un référendum d’initiative populaire serait organisé à propos de la démocratisation des institutions politiques. Selon Mgr Joseph Zen, ce sont ainsi plus de 300 structures – des établissements scolaires et des institutions telles que hôpitaux et salles paroissiales – qui pourraient accueillir isoloirs et urnes de vote pour un référendum éventuel.

Par cette déclaration, Mgr Joseph Zen a pris position de façon très claire dans le débat qui agite ces temps-ci la scène politique hongkongaise (1). En avril dernier, Pékin a mis son veto à toute démocratisation anticipée des institutions politiques de la Région administrative spéciale (2) ; le 1er juillet, une foule considérable est descendue dans la rue pour protester contre ce veto (3). Au mois de septembre suivant, les élections pour le renouvellement du Legco (Legislative Council) ont montré que les démocrates étaient majoritaires en voix, avec 60 % des suffrages, mais minoritaires en sièges, avec 25 députés sur 60 (4). Depuis ces élections, les milieux démocrates demandent au gouvernement de Hongkong d’organiser un référendum sur la démocratisation des institutions, arguant du fait que la Loi fondamentale stipule une évolution vers le suffrage universel. Le gouvernement, dirigé par Tung Chee-wha, refuse, estimant qu’un tel référendum « représenterait une perte de temps et d’énergie ». Un porte-parole du gouvernement a qualifié d’« irréalistes » les efforts des démocrates pour organiser une consultation populaire sur la démocratisation des institutions.

Le mandat du Tung Chee-hwa à la tête du gouvernement de Hongkong s’achève en 2007 et celui des députés du Legco en 2008. Le gouvernement assure les Hongkongais qu’il prend au sérieux les appels en faveur d’une réforme du mode de scrutin et affirme qu’un processus de changement progressif a été mis en branle. Aucun calendrier n’a toutefois été rendu public.