Eglises d'Asie

La police anti-émeute a déployé un millier d’hommes pour protéger une mosquée fréquentée par la communauté locale des Ahmadiyas

Publié le 18/03/2010




Le vendredi 5 novembre dernier, jour de prière dans ce pays très majoritairement musulman, la police anti-émeute a déployé un millier de ses hommes pour assurer la protection d’une mosquée à Dacca. Fréquentée par des fidèles de la communauté locale des Ahmadiyas, le bâtiment était menacé par une foule de plusieurs centaines de personnes, emmenée par un groupe local anti-Ahmadiya. Ce groupe, Khatme Nabuat Andolan Bangladesh, a appelé le gouvernement à faire voter une loi excluant de l’islam la communauté Ahmadiya et a promis de prendre le contrôle des trois mosquées de Dacca fréquentées par les Ahmadiyas.

Apparus à la fin du XIXe siècle, les Ahmadiyas appartiennent à une branche de l’islam qui se distingue de ses principaux courants en professant, notamment, que Mahomet n’est pas nécessairement le dernier prophète. Présents au Bangladesh où ils sont environ 100 000, ils constituent également une petite minorité au Pakistan (1). Dans ces deux pays, sans être ouvertement persécutés, ils souffrent de multiples discriminations. Au Pakistan, ils ont été officiellement déclarés “non musulmans”. Au Bangladesh, en janvier dernier, le gouvernement a interdit plusieurs publications animées par des Ahmadiyas, justifiant une telle mesure par le fait qu’elle était nécessaire pour ne pas heurter les sentiments de la majorité musulmane de la population.

Les tensions entre les Ahmadiyas et des fondamentalistes issus de la majorité sunnite de la population bangladaise ne sont pas rares. Depuis 1992 jusqu’à ce jour, elles prennent à l’occasion un tour violent. En 1999, dans le sud-ouest du pays, sept personnes ont trouvé la mort lors de l’explosion, à l’heure de la prière, d’une bombe placée dans une mosquée fréquentée par des Ahmadiyas.