Eglises d'Asie

Le gouvernement projette de lancer une campagne publicitaire de promotion du bouddhisme

Publié le 18/03/2010




Le 11 novembre dernier, le Bureau des Affaires religieuses du gouvernement thaïlandais a annoncé qu’il allait allouer un million de bahts (20 000 euros) à un programme de promotion du bouddhisme. Cette somme, a-t-il précisé, servira à rémunérer les services de spécialistes de la communication, les campagnes actuellement financées par les autorités pour promouvoir le bouddhisme paraissant “obsolètes”. “La société thaïlandaise connaît de nombreux changements et nous devons adapter la manière dont nous enseignons aux gens le bouddhisme a déclaré Preecha Kantiya, directeur du Bureau qui a précisé que les futures campagnes feront un plus large usage qu’à présent de la télévision et de la radio, l’objectif étant notamment de toucher les jeunes.

Preecha Kantiya a précisé que la décision des autorités était motivée par la généralisation du matérialisme au sein d’une société transformée par la croissance économique. Il a démenti que l’attitude des autorités soit motivée par l’offensive médiatique lancée ces derniers temps par des chrétiens évangéliques sur les ondes des radios et des télévisions du pays. Un ensemble de spots publicitaires très travaillés a en effet défrayé la chronique et, selon certaines sources, généré près de deux millions d’appels téléphoniques à une ligne ouverte. Face à la montée de nombreuses critiques, un groupe réunissant les principales dénominations protestantes a même publié un communiqué pour estimer que les publicités en question étaient trop “brutales” et pouvaient éventuellement endommager les relations entre les religions.

Dans le Bangkok Post, le Premier ministre adjoint, Chavalit Yongchaiyudh, a estimé que le bouddhisme en Thaïlande n’entrait pas en compétition avec les autres religions car l’“essence” et les enseignements du bouddhisme sont justes et beaux. Selon les médias thaïlandais, les autorités ne souhaitent pas interdire les publicités encourageant à la conversion au christianisme car elles estiment que le bouddhisme, dans un pays où 95 % de la population sont considérés comme appartenant au bouddhisme, a les moyens de se défendre tout seul pourvu qu’il soit correctement promu (1). Après les bouddhistes, le plus important groupe religieux est formé par les musulmans (environ 4 % de la population), suivi par les chrétiens, les hindous et les animistes (environ 1 % pour l’ensemble).