Eglises d'Asie – Birmanie
Le succès d’un prochain Sommet mondial du bouddhisme est menacé par des appels au boycott
Publié le 18/03/2010
Intitulé : “Birmanie : un pays où les moines bouddhistes sont défroqués et détenus dans des donjons le rapport détaille les arrestations de moines, leurs interrogatoires et leur envoi en camp de travail. Selon l’ONG, le régime birman réprime systématiquement les moines soupçonnés d’entretenir des liens avec le mouvement pro-démocratique. Depuis la répression du mouvement pour la démocratie de 1988 – au sein duquel des moines s’étaient engagés -, les arrestations sont régulières ; une centaine de moines auraient ainsi été arrêtés depuis 2003. L’ONG a appelé le régime à libérer ces quelque 300 moines, qui représentent une partie des 1 350 prisonniers politiques détenus dans les prisons birmanes et recensés par Amnesty International et, pour cela, l’organisation de défense des droits de l’homme estime que le Sommet mondial du bouddhisme de Rangoun doit être boycotté.
Initié par une organisation bouddhiste japonaise, la secte Nenbutsushu, et organisé tous les deux ans depuis huit ans, à chaque fois dans un lieu différent, le Sommet mondial du bouddhisme a reçu l’entier soutien des autorités birmanes qui ont financé pour lui la construction d’un centre international de conférences. Dans un pays où les généraux de la junte au pouvoir prennent soin de s’afficher dans les temples et de soutenir par des dons importants les monastères bouddhistes, le régime compte sur ce sommet pour relancer le tourisme et a lancé à cet effet une campagne de promotion sur le thème de la Birmanie “terre de pagodes”. Selon un responsable du ministère des Affaires religieuses, environ 2 500 délégués de 40 pays sont attendus pour ce sommet. Selon l’AFP (1), ce chiffre pourrait être bien inférieur et les délégués d’une dizaine de pays seulement ont confirmé leur venue. Un coup rude a été porté aux organisateurs du sommet lorsque, le 12 novembre, la secte Nenbutsushu a déclaré retirer son soutien à l’événement du fait de l’incertitude créée par le limogeage, le mois dernier, du général Khin Nyunt, perçu comme l’homme d’une certaine ouverture sur l’étranger de la junte au pouvoir.