Eglises d'Asie – Chine
Xinjiang : selon une organisation ouïghoure basée à l’étranger, Pékin restreint le nombre des musulmans autorisés à se rendre en pèlerinage à La Mecque
Publié le 18/03/2010
Dilxat Raxit, porte-parole du Congrès mondial ouïghour, a « vigoureusement condamné le gouvernement chinois pour les restrictions très sérieuses imposées aux musulmans ouïghours désireux de se rendre en pèlerinage à La Mecque ou de prendre part à d’autres activités religieuses légitimes à l’étranger ». Il a ajouté que, dernièrement, quarante-trois pèlerins avaient été détenus dans les villes d’Artux et d’Akto, localités situées à proximité de Kachgar. Contactée par France-Presse (1), la Sécurité publique d’Akto a confirmé qu’elle avait entendu dire qu’un groupe de trente et une personnes avait été interpellé et était détenu à un poste frontière voisin, mais n’a pas fourni plus de détails. A Urumqi, le Bureau pour les Affaires religieuses du Xinjiang a simplement rappelé que les conditions faites aux pèlerins pour La Mecque étaient d’être en bonne santé, physique et mentale, et de disposer des ressources financières suffisantes pour le voyage. « Quant à la police, je ne sais pas quels sont ses critères a ajouté le fonctionnaire interrogé par .
Après les années de la Révolution culturelle, durant lesquelles tout pèlerinage à La Mecque était exclu, les premiers départs de pèlerins pour les lieux saints de l’islam en Arabie saoudite ont eu lieu en 1979 ; cette année-là, dix-neuf musulmans sont partis en pèlerinage. Au fil des années, le nombre des pèlerins a crû, jusqu’à atteindre plusieurs milliers en 1995, le gouvernement chinois allant jusqu’à financer une partie des frais engagés par les pèlerins (2). La tendance semble s’être inversée depuis quelques temps. Selon les organisations de défense des droits de l’homme, Pékin prend prétexte des mesures prises à travers le monde contre le terrorisme pour mener une politique répressive au Xinjiang. Les autorités chinoises soupçonnent les populations autochtones, en majorité turcophones et musulmanes, de nourrir des visées séparatistes (3).