Eglises d'Asie

En visite pastorale, le préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples encourage l’Eglise locale dans sa mission

Publié le 18/03/2010




Le cardinal Crescenzio Sepe, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, a entamé le 20 novembre dernier une visite pastorale en Asie du Sud-Est (1). Cette visite s’achèvera le 3 décembre et sa première étape, du 20 au 23 novembre, était la Birmanie et son Eglise catholique, petite communauté d’un peu moins de 600 000 fidèles sur une population de 57 millions d’habitants, bouddhistes à 85 %. Dans l’après-midi du samedi 20 novembre, lors de la messe anticipée célébrée pour la solennité de la Fête du Christ-Roi en la cathédrale de l’archevêché de Rangoun, le cardinal Sepe a encouragé les catholiques de Birmanie « à embrasser les valeurs du Royaume de Dieu et à travailler à la sanctification du monde par des actes bons et droits ». Rappelant que « Jésus de Nazareth n’est pas venu pour régner comme les rois de ce monde, mais pour établir la puissance divine de l’Amour dans le cour des hommes, de l’histoire et du monde le cardinal a insisté sur la nécessité pour les disciples du Christ de « rester fidèles et humbles en suivant Jésus ». Environ 3 000 fidèles s’étaient groupés dans et autour de la cathédrale pour assister à la messe.

Le lendemain 21 novembre, le cardinal était à Mandalay où il a présidé la messe du dimanche célébrée à la cathédrale. A l’adresse des quelque 1 500 fidèles venus assister à la messe solennelle, le cardinal a déclaré : « Vous avez une vocation spécifique qui est de rechercher le Royaume de Dieu en vous engageant dans les affaires du monde et en les ordonnant selon le plan de Dieu. Vous avez un rôle à jouer dans la mission du peuple tout entier de Dieu au sein de l’Eglise et au sein du monde ». L’humanité à l’aube de ce nouveau millénaire ayant « besoin de redécouvrir que le Christ est son Sauveur le cardinal a appelé les laïcs de l’Eglise de Birmanie à faire preuve d’« un courage renouvelé » envers ceux de leurs « frères et sours » qui ne sont pas chrétiens. « Vous avez un rôle essentiel et irremplaçable dans la proclamation et le témoignage a-t-il dit.

A Rangoun, Mgr Charles Bo, l’archevêque du lieu, avait accueilli le cardinal en retraçant à grands traits l’histoire récente de l’Eglise de Birmanie. Une Eglise qui, a-t-il souligné, a connu « une période d’incertitude et de remous » il y a quarante ans « lorsque les missionnaires étrangers ont laissé l’Eglise à notre hiérarchie autochtone ». Après 1962, en effet, et le coup d’Etat du général Ne Win et la mise en place progressive de « la voie birmane vers le socialisme non seulement les écoles, les hôpitaux et les institutions caritatives gérés par les Eglises chrétiennes furent nationalisés, mais, dans les années 1965-1966, la quasi-totalité des missionnaires catholiques, soit 239 prêtres, et des missionnaires protestants furent renvoyés du pays. L’Eglise catholique de Birmanie ne compta plus alors que 188 prêtres diocésains. Mgr Charles Bo a souligné que, malgré ce choc, l’Eglise a continué de croître et les vocations sacerdotales de se multiplier. De l’unique grand séminaire du pays sont ainsi sortis treize évêques et plus de 600 prêtres en l’espace de moins d’un demi-siècle. Aujourd’hui encore, l’abondance des vocations de prêtres et de religieux est « un des plus beaux dons » de l’Esprit Saint à l’Eglise de Birmanie, a dit l’archevêque de Rangoun, ajoutant que « près de 70 % des membres du clergé sont âgés de moins de 40 ans » (2).