Eglises d'Asie

Hongkong : le diocèse catholique de Hongkong se prépare à accueillir ses premiers missionnaires originaires d’Afrique noire

Publié le 18/03/2010




Il y a quelques temps, un prêtre et un laïc de Hongkong sont partis en Afrique, au service des Eglises catholiques locales. C’est désormais au tour du diocèse de Hongkong d’accueillir des missionnaires en provenance d’Afrique noire. Trois séminaristes, l’un du Nigeria et deux du Congo, membres de la Congrégation du Cour Immaculé de Marie (1), sont en effet arrivés il y a peu à Hongkong où ils se sont mis à l’étude du cantonais. Tous trois âgés d’une trentaine d’années, ils ont terminé leurs études de théologie et commencent leur stage de préparation au diaconat qui précède l’ordination sacerdotale. Un stage qui consiste en deux années d’études de la langue et une année d’expérience pastorale dans une paroisse chinoise ou une école, a expliqué à la presse le P. Eugene Arco, le supérieur local de la congrégation.

Francis Mfesao et Jean-Sylvestre Mbuela, Congolais francophones, ont déjà passé quatorze mois à Hongkong et viennent juste de commencer leur stage en paroisse pour s’immerger dans la société chinoise. Ils seront ordonnés diacres vers la fin de l’année 2005. Le Nigérian, Cyriacus Odunukwe, quant à lui, n’est à Hongkong que depuis dix mois et se consacre à l’étude de la langue. “Malgré la différence de langue et de culture, témoigne-t-il, je me sens bien ici parce que tous sont pour moi des frères et des sours.” C’est notre foi en Dieu qui nous donne le courage de surmonter les difficultés de la langue, affirment les trois séminaristes qui s’amusent de la surprise manifestée par certains Hongkongais étonnés d’entendre des étrangers s’adresser à eux en cantonais et non en anglais. Avant de pouvoir convenablement prêcher le dimanche en paroisse, ils ajoutent qu’il leur faudra encore du temps pour se familiariser avec la culture, les coutumes et la langue. Un quatrième séminariste africain doit bientôt les rejoindre ; originaire du Congo, il étudie actuellement aux Philippines où il perfectionne son anglais.

Pour Jessica Ho Oi-Chu, membre du bureau exécutif de l’Association catholique hongkongaise des laïcs missionnaires, l’arrivée de missionnaires africains revêt une signification particulière. Elle a en effet servi en Tanzanie et a été l’une des deux premières missionnaires laïques de Hongkong à être envoyés à l’étranger. “Je pense que nos catholiques hongkongais seront contents de connaître la culture des missionnaires africains et vice versa estime-t-elle. L’Association, fondée en 1988, a envoyé un total de neuf missionnaires laïques au Cambodge et en Afrique, au Kenya, à Maurice, au Zimbabwe et en Tanzanie. Un de ses membres, Stephanie Chan, est partie en juillet dernier au Kenya où elle enseigne et fait office d’assistante pastorale dans une école catholique pour enfants orphelins de parents victimes du sida.

“Plus nos catholiques connaîtront l’Afrique par nos missions et le récit que nous en faisons, plus ils seront prêts à accepter des missionnaires venus d’Afrique explique Jessica Ho pour qui la présence de ces jeunes missionnaires à Hongkong est le signe visible de l’universalité de l’Eglise. Leur présence pousse également “nos catholiques à regarder au-delà de leurs petits soucis, à ouvrir les yeux pour voir ce dont les autres Eglises ont besoin et à respecter la richesse de chaque culture ajoute-t-elle, en rappelant les propos du P. Paul Kam Po-wai, 39 ans, le premier prêtre diocésain de Hongkong à avoir été envoyé en Afrique. En mission en Tanzanie depuis août 2003 pour une mission de trois ans, il avait déclaré, lors de son départ, qu’il espérait que son envoi en mission amènerait d’autres jeunes Hongkongais à réfléchir à un possible appel à partir, eux aussi, servir à l’étranger.

Pour le P. Eugene Arco, l’arrivée de jeunes missionnaires venus de l’étranger est indispensable. En 1997, sa congrégation a envoyé deux de ses membres à Taiwan, un autre a été rappelé aux Philippines et deux autres jeunes sont partis pour une nouvelle fondation en 2002. “Il nous faut combler ces vides et faire que notre communauté de Hongkong soit davantage internationale a-t-il souhaité.