Eglises d'Asie – Birmanie
L’Eglise catholique se demande comment venir en aide le plus efficacement possible aux rescapés du tsunami du 26 décembre 2004
Publié le 18/03/2010
En Birmanie, pays dirigé par une junte militaire peu encline à laisser l’information circuler librement, les autorités ont dans un premier temps annoncé que le nombre des victimes du tsunami était de 60. Rapidement, il est apparu que le nombre de morts était d’une centaine – soit un chiffre très inférieur aux 5 000 morts comptés dans la Thaïlande voisine. En visite à Djakarta, le lieutenant général Soe Win, Premier ministre du gouvernement, a déclaré que son pays « n’avait pas besoin » de l’aide internationale, même si il accueillait volontiers les dons. Il a ajouté que l’aide devait être envoyée dans les pays plus gravement touchés par la catastrophe.
Dans un pays très majoritairement bouddhiste, où les catholiques et les protestants représentent environ 6 % de la population, les Eglises chrétiennes se sont mobilisées. Dans le diocèse catholique de Mawlamyine, situé sur la pointe méridionale du pays, les responsables font passer l’aide par un prêtre installé à Kawthaung, à l’extrême sud du pays. Selon un prêtre de Mawlamyine, des premières informations faisant état de près de 2 000 morts ont été démenties par des rapports ultérieurs, mentionnant environ 200 morts. Après avoir fui la côte, quelque 1 500 personnes seraient toujours réfugiées dans un monastère bouddhique, à Palonetonetone.
L’ONG World Vision, présente à Rangoun, recense neuf villages détruits et 34 morts ; 3 900 personnes auraient besoin d’assistance dans cette région de Kawthaung. Selon l’évêque du diocèse catholique de Pathein, Mgr John Hsane Hgyi, la région de l’Irrawady compte 47 morts et une dizaine de disparus, celle de Tanintharyi 27 morts et celle de Rakhine, 12 morts. A Rangoun, World Vision coopère avec l’Eglise baptiste kayin afin de collecter le maximum d’informations.
Selon des groupes d’exilés de Birmanie, le décompte des morts et des disparus reste approximatif et le bilan final pourrait s’élever à plusieurs centaines de morts. Sur le terrain, il semble que les rescapés du tsunami doivent en premier lieu compter sur leurs propres ressources, l’aide venue de Rangoun ou de l’étranger peinant à leur parvenir.