Eglises d'Asie

A Mandalay, à l’occasion de la « Semaine pour l’unité des chrétiens », catholiques et protestants se sont rencontrés pour prier ensemble

Publié le 18/03/2010




Du 18 au 25 janvier dernier, à l’occasion de la « Semaine de prière pour l’unité des chrétiens catholiques et protestants de Birmanie ont prié et proclamé ensemble que le Christ est l’unique fondement de l’Eglise. Mgr John Hsand Hgyi, évêque du diocèse catholique de Pathein, président de la Conférence des évêques de Birmanie, et le Rév. Saw Mar Ga Gyi, président du Conseil des Eglises (protestantes) du Myanmar (MCC), avaient demandé à tous les chrétiens de prier ensemble à cette occasion. Le thème de cette semaine de prières, « Christ, l’unique fondement de l’Eglise » (2 Cor 3,1-2), avait été choisi par le Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens du côté catholique et par la Commission pour la foi et l’ordre du Conseil ocuménique des Eglises du côté protestant.

Anglicans, baptistes, évangéliques et méthodistes représentent les principales confessions protestantes en Birmanie. Au sein de ces Eglises ou en dehors d’elles, les différentes confessions sont le plus souvent organisées en fonction de critères ethniques, avec, par exemple, l’Eglise baptiste kachin ou l’Eglise baptiste kayin.

A Mandalay, les chrétiens ont célébré cette semaine de l’unité en organisant des rencontres de prières ocuméniques quotidiennes, cinq jours de suite, à 16 h.30, dans cinq églises différentes. Des chrétiens en responsabilité de chaque confession, y compris des catéchistes et des jeunes, ont lu des passages de l’Ecriture et ont prêché chacun dans une autre Eglise que la leur, les temps de prière étant entrecoupées d’hymnes et de cantiques. Mgr Paul Zinghtung Grawng, responsable de l’archidiocèse catholique de Mandalay, a ouvert la semaine en prêchant le 21 janvier dans le temple de l’Eglise baptiste kachin. Le lendemain, c’était au tour du responsable de l’Eglise baptiste kayin de présider le service religieux dans l’église baptiste kachin. Le surlendemain, il a prêché à l’église anglicane tandis que le responsable de cette église était au temple méthodiste. Et ainsi de suite, jusqu’à la dernière rencontre ocuménique qui s’est tenue dans la cathédrale du Sacré Cour à Mandalay où le Rév. Moe Moe Ei, une femme pasteur méthodiste, a prononcé l’homélie et organisé une collecte en faveur des survivants du tsunami du 26 décembre 2004. « Nous ne pouvons pas devenir ‘un’, répartis que nous sommes en différentes Eglises, a-t-elle dit. Cependant, même divisés, nous pouvons encore construire, appuyés sur la fondation qu’est le Christ. »

A l’issue de cette semaine, Aung Than The, secrétaire général du MCC et catéchiste à Mandalay, a déclaré : « Je ne peux pas contenir ma joie devant ces rencontres de prière pour l’unité où tous les chrétiens prient ensemble dans un même esprit d’unité. » Pour ce protestant en responsabilité, les différences entre les Eglises ne sont pas aujourd’hui un problème majeur. Ce qui est important c’est, dit-il, que « les activités et les mouvements propres à chaque Eglise progressent en Jésus Christ ». Mary Pa Pa, membre de la Commission catholique des jeunes de Mandalay, voudrait voir se développer chez tous les chrétiens un sentiment ocuménique d’amitié : « Je voudrais que les gens soient heureux de participer à ces rencontres, comme ils le sont pour Noël ou pour d’autres jours de fête. » Pour John Maung Maung Kalay, un catholique de Mandalay, les évêques devraient plus souvent prendre l’initiative de telles rencontres car « ainsi, notre christianisme pourrait apparaître plus significatif ».