Eglises d'Asie

Dans un contexte marqué par un accroissement de la violence, la police agit contre les milieux islamistes

Publié le 18/03/2010




Le 28 février dernier, la police a arrêté quatorze personnes dans le nord-est du pays. Elles ont été inculpées de sédition pour avoir mené des attaques à la bombe incendiaire contre les bureaux de deux des plus importantes ONG du pays. Selon la police, les personnes arrêtées sont liées aux milieux islamistes. Faisant six blessés, les attaques avaient visé un peu plus tôt dans le mois des locaux de la BRAC (Bangladesh Rural Advancement Committee), la plus grosse ONG du pays, connue pour son travail de lutte contre la pauvreté, et ceux de la Grameen Bank, connue dans le monde entier pour son activité dans le domaine du micro-crédit.

Ces deux attaques ont été les dernières en date d’une série d’attaques et d’attentats à la bombe commis ces douze derniers mois contre différentes cibles, lieux de culte, cinémas, rassemblements politiques ou universitaires. Après des mois d’apparente inaction, les autorités ont, semble-t-il, décidé d’agir. Elles ont lancé à la fin du mois de février dernier une campagne de répression contre des mouvements extrémistes musulmans. Deux formations jumelles ont été interdites, le Jamaatul Mujaheedin et le Jagrata Muslim Janata Bangladesh. Une centaine de militants ont été interpellés, dont le chef présumé du Jamaatul Mujaheedin, Asadullah Ghalib. Le 26 février, l’initiative gouvernementale a reçu le soutien des principaux responsables musulmans du pays, qui ont déclaré que la religion ne devait pas être utilisée pour commettre des actes terroristes.

Pour l’opposition, la campagne gouvernementale répond avant tout à des pressions extérieures. Les responsables de l’opposition soulignent en effet que ces mesures sont intervenues alors que les principaux pays créanciers du Bangladesh étaient réunis à Washington où ils ont exprimé leur inquiétude face “à la détérioration de la situation, à la violence politique et au climat d’impunité” qui existent au Bangladesh. L’opposition accuse la coalition de quatre partis – dont deux partis islamistes – dirigée par le Parti nationaliste du Bangladesh, du Premier ministre, Madame Khaleda Zia, de soutenir en sous-main les formations islamistes. Le gouvernement se défend de ces accusations, en mettant en avant l’effort entrepris pour arrêter les auteurs d’actions violentes ; il affirme également que la réputation du Bangladesh comme nation musulmane modérée ne doit pas être remise en question.