Eglises d'Asie

Heilongjiang : une dizaine de chrétiens évangéliques étrangers ont été arrêtés et expulsés

Publié le 18/03/2010




Selon China Aid Association, organisation américaine de défense de la liberté religieuse en Chine, au moins une dizaine d’étrangers, des chrétiens évangéliques, ont été arrêtés puis expulsés de Chine le mois dernier. Parmi eux, figurent huit ressortissants américains, un Taiwanais et plusieurs Sud-Coréens. Selon le communiqué diffusé le 3 mars dernier par China Aid, l’arrestation de ces chrétiens évangéliques a eu lieu le 24 février, à Harbin, capitale de la province du Heilongjiang.

Selon un pasteur protestant chinois qui a été témoin de la scène et dont les propos sont rapportés par China Aid, une centaine de fonctionnaires de la Sécurité publique ont investi le 24 février en fin de matinée un immeuble de bureaux de la banlieue de Harbin. Environ 140 responsables d' »Eglises domestiques » venus de sept ou huit provinces y étaient réunis pour prendre part à une session de formation à laquelle participaient « des frères et sours en Christ venus d’autres pays selon le témoignage du pasteur chinois. Les étrangers présents sur les lieux ont été ensuite interrogés séparément les uns des autres, la police faisant appel au service d’interprètes, afin que chacun puisse être entendu dans sa langue maternelle. Après treize heures d’interrogatoires continus, ils ont été remis en liberté avec ordre de quitter le territoire chinois dans les trois à cinq jours suivants. Selon China Aid, les fonctionnaires de police n’ont pas maltraité les personnes interpellées du fait que le consulat américain à Shenyang, mis au courant de l’affaire, est intervenu. Les 140 pasteurs chinois ont quant à eux été relâchés peu après, une fois leurs empreintes et leur affiliation religieuse relevées par la police. A la date du 1er mars, les huit Américains étaient, semble-t-il, retournés chez eux.

Selon Bob Fu, président de China Aid, « perturber une réunion normale de chrétiens, détenir puis expulser les étrangers partageant la même foi sont des actes certainement contraires à l’affirmation du gouvernement selon laquelle la liberté religieuse est garantie en Chine ». Pour les observateurs, l’incident qui s’est produit à Harbin est révélateur du fait que les responsables des « Eglises domestiques », i. e. des communautés protestantes qui refusent l’affiliation au très officiel Mouvement des trois autonomies et qui connaissent un essor apparemment important en Chine aujourd’hui, conservent d’étroits contacts avec des communautés protestantes à l’étranger. Celles-ci, appartenant ou non à la diaspora chinoise, interviennent en Chine dans le secteur de la formation, les dirigeants des « Eglises domestiques » étant très demandeurs d’enseignement biblique de base, conscients qu’ils sont que leurs lacunes pourraient être désastreuses pour la maturation des communautés dont ils sont responsables (1).