Eglises d'Asie – Chine
A Tianjin, Mgr Joseph Shi Hongchen est décédé à l’âge de 77 ans, après une longue période d’impotence physique due à une attaque cérébrale
Publié le 18/03/2010
Mgr Joseph Shi Hongchen avait été ordonné évêque auxiliaire de Tianjin en août 1982 par l’évêque « clandestin » de Tianjin, Mgr Stephen Li Side, lui-même ordonné à ce siège peu de temps auparavant. Mgr Melchior Shi avait reçu l’ordination épiscopale en mars de cette même année, devenant évêque coadjuteur de Tianjin. En juillet 1991, Mgr Joseph Li Depei, évêque « officiel » de Tianjin, meurt. En mai 1992, Mgr Joseph Shi accepte d’être installé sur le siège du diocèse de Tianjin comme son évêque « officiel », exprimant l’espoir que la division entre « clandestins » et « officiels », très vive, s’amenuise (2).
Mgr Joseph Shi a raconté par la suite qu’il n’avait accepté de rejoindre les « officiels » qu’à la condition de pouvoir diriger le diocèse selon les principes gouvernant l’Eglise et sans jamais aller contre la foi catholique. Aux conditions posées par les autorités chinoises (soutenir le principe des trois autonomies, prendre la tête de l’Association patriotique locale et s’engager en politique), Mgr Joseph Shi avait répondu qu’il ne s’occuperait que des affaires de l’Eglise et ne ferait rien que le Saint-Siège ne permette. Aux représentants des autorités chinoises, il avait affirmé sa croyance en la suprématie du pape sur le gouvernement de l’Eglise catholique. Toutefois, selon une source proche du Vatican, Mgr Joseph Shi a choisi à l’époque de « faire surface », en rejoignant les « officiels », sans en référer à Mgr Stephen Li. De ce fait, l’ordination épiscopale de Mgr Joseph Shi en tant qu’évêque auxiliaire de Tianjin était certes reconnue comme telle par le Saint-Siège, mais son installation à la tête du diocèse au sein de ses structures « officielles » ne l’était pas.
Au fil des années, la réconciliation que Mgr Joseph Shi appelait de ses voux ne s’est pas faite. Selon la même source vaticane, en 1997, Mgr Joseph Shi a souhaité se réconcilier avec Mgr Stephen Li, mais, « craignant que Mgr Li le rejette, il abandonna cette idée ». A l’époque, Mgr Stephen Li Side était étroitement surveillé par les autorités et relégué depuis 1992 dans un village de montagne du district de Ji, à une centaine de kilomètres au nord de Tianjin. Vers le milieu de l’année 2004, une rencontre a cependant eu lieu. Elle s’est déroulée sous l’étroit contrôle des autorités, Mgr Stephen Li ayant été convoqué pour une « session d’études et elle a, semble-t-il, été très brève.
Aujourd’hui, les autorités continuent à ne reconnaître que leur qualité de prêtres à Mgrs Stephen Li et Melchior Shi. Selon une source « clandestine », la surveillance de Mgr Li a été renforcée depuis la mort de Mgr Joseph Shi. Mgr Melchior Shi est un peu plus libre de ses mouvements et exerce son ministère comme curé de paroisse, dans la banlieue de Tianjin. Selon des catholiques interrogés par l’agence Ucanews, la mort de Mgr Joseph Shi pourrait être l’occasion d’une évolution dans le diocèse, en ouvrant la possibilité à Mgr Stephen Li de « faire surface » pour prendre la direction effective du diocèse.