Eglises d'Asie

Des catholiques se réjouissent d’une décision de justice qui vient conforter un combat engagé en faveur de la protection de l’environnement

Publié le 18/03/2010




Dans la région de Negombo, située à une cinquantaine de kilomètres au nord de la capitale Colombo, des catholiques ont accueilli avec une grande satisfaction une récente décision de la Haute Cour du Sri Lanka. Le 14 mars dernier, la cour de justice a ordonné au responsable de la police de Negombo de faire cesser les prélèvements de sable par dragage dans le cours de Maha Oya (‘le grand fleuve’). Dans les semaines précédant l’arrêt de la Haute Cour, les communautés catholiques, prêtres en tête, avaient organisé des manifestations pour s’opposer aux dragages excessifs du lit de fleuve, préjudiciables selon elles à l’environnement.

Le dragage du sable dans la région est une activité traditionnelle, encadrée par la loi. Seuls des moyens manuels dans le cadre de petites exploitations individuelles ou familiales sont autorisés, dans le souci à la fois d’éviter des dragages trop importants et de permettre à des familles pauvres de conserver leur gagne-pain. Cependant, face à l’expansion du secteur de la construction et à la hausse consécutive de la demande de sable, des entreprises ont obtenu des permis de dragage et ont mis en place des moyens mécaniques. Selon les prêtres des paroisses de Kandawala, Madampella, Halpe, situées dans le doyenné de Katana, ces permis ont été obtenus frauduleusement auprès des autorités locales, qui ont été corrompues pour cela. Du fait d’un dragage excessif du lit de la rivière, le niveau des eaux douces a baissé et l’eau de la mer s’est infiltrée jusque dans les puits et les nappes phréatiques.

Dans cette région de l’archidiocèse de Colombo où les catholiques sont majoritaires, les prêtres avaient pris la tête de la campagne de protestation. Le 6 mars, une manifestation avait été organisée à Negombo, réunissant 700 à 800 personnes, dont une dizaine de prêtres catholiques et quatre moines bouddhistes. Selon le curé-doyen de Katana, le P. H.D. Anthony, la décision de la Haute Cour représente une victoire du droit et montre que la force de la loi peut se trouver du côté des plus faibles.