Eglises d'Asie

La Commission pour les droits de l’homme du Pakistan demande au gouvernement d’agir après l’arrestation en Arabie Saoudite de quarante chrétiens pakistanais

Publié le 18/03/2010




Le 3 mai dernier, la Commission pour les droits de l’homme du Pakistan, un organisme indépendant (1), a écrit au ministre pakistanais des Affaires étrangères pour lui demander d’intervenir sans délai auprès des autorités saoudiennes au sujet de la récente arrestation de quarante chrétiens pakistanais à Riyad. Dans cette lettre, signée de Syed Iqbal Haider, secrétaire général de la Commission, il est également demandé que l’ambassade du Pakistan à Riyad se mette en contact avec les chrétiens arrêtés et leur apporte toute l’assistance nécessaire.

Selon des articles parus le 24 avril dans la presse saoudienne, la police a arrêté quarante chrétiens pakistanais, dont des femmes et des enfants, surpris dans une résidence privée, tandis qu’ils participaient à un service religieux. En Arabie Saoudite, l’exercice de toute autre religion que l’islam est interdit par la loi. Selon ces sources, un prédicateur pakistanais, probablement protestant, était en train de prêcher lorsque les forces de police ont investi la maison. Aucun autre détail n’était disponible quant aux mesures prises par les autorités saoudiennes à l’encontre des Pakistanais interpellés. Selon le journal saoudien Al Jazirah, la police aurait saisi des cassettes audio et de la documentation écrite.

Pour le Rév. Anwar Gill, pasteur au sein de l’Eglise du Pakistan, l’Arabie Saoudite pratique une double politique en ce qui concerne la liberté religieuse. Les autorités saoudiennes tolèrent que les chrétiens européens et nord-américains présents sur leur sol participent à des services religieux organisés dans des demeures privées, mais sanctionnent les mêmes pratiques dès lors que ce sont des chrétiens issus de pays pauvres tels que le Pakistan ou les Philippines. Le Rév. Anwar Gill s’exprimait depuis Sargodha, au Pakistan.

Dans les colonnes de Dawn, quotidien pakistanais de langue anglaise, un éditorialiste a rappelé que, l’an dernier, les Etats-Unis ont, fait rare envers un allié considéré comme indispensable, publiquement dénoncé l’Arabie Saoudite, reprochant à Riyad de graves violations de la liberté religieuse. “Après les attentats du 11 septembre 2001, dont les exécutants étaient principalement des Saoudiens, les responsables religieux des pays du Golfe persique ont été la cible de critiques acerbes de la part de l’Occident qui leur reproche de favoriser l’extrémisme et l’intolérance envers les autres religions autres que l’islam a écrit l’éditorialiste.

Selon la presse, environ six millions d’étrangers travaillent en Arabie saoudite, royaume dont la population autochtone est estimée à 23 millions de personnes.