Eglises d'Asie

Hebei : la police disperse une retraite de prêtres “clandestins”

Publié le 18/03/2010




Le 8 juin dernier, dans l’après-midi, au troisième jour d’une retraite organisée pour les prêtres “clandestins” du diocèse de Zhengding, dans la province du Hebei, la police est intervenue et a dispersé la réunion. Au nombre de vingt-deux, les prêtres ont été renvoyés dans leurs districts respectifs. Selon les informations disponibles, il n’a pas été possible de savoir si les prêtres ont été simplement renvoyés chez eux ou bien s’ils ont été interpellés et placés en garde à vue. Certaines sources font état de l’interpellation de sept prêtres (1).

La retraite était organisée dans une demeure du village de Zhoutou, situé près de la ville de Jinzhou. Mgr Julius Jia Zhiguo, évêque “clandestin” du diocèse de Zhengding, avait dirigé la retraite les deux premiers jours et n’était pas présent sur les lieux ce troisième jour. Selon une source “clandestine”, ce serait “un mauvais élément” parmi les catholiques locaux qui aurait renseigné les autorités au sujet de l’existence de cette retraite.

Quant à Mgr Julius Jia, qui a fait l’objet, du 30 mars au 25 avril, d’une surveillance policière de tous les instants, sa situation s’est légèrement améliorée. Très étroitement surveillé durant les derniers jours de Jean-Paul II, la durée du conclave et l’installation de Benoît XVI, “l’évêque peut quitter son église pour aller à la rencontre des fidèles, mais il doit y revenir toutes les trois heures et signaler sa présence aux fonctionnaires chargés de le surveiller rapporte une source catholique locale. Mgr Julius Jia est âgé de 70 ans.

Par ailleurs, toujours dans la province du Hebei mais cette fois-ci dans le diocèse de Xiwanzi, des sources catholiques indiquent que Mgr Leo Yao Liang, évêque auxiliaire “clandestin”, a été “invité” par les autorités à une “session d’études” prévue pour durer vingt jours. La session a commencé le 1er juin dernier et un accord a été négocié entre les catholiques “clandestins” du district de Chongli et les autorités locales pour que Mgr Leo Yao soit ramené chez lui tous les samedis soirs avant d’être ramené les lundis matins à Zhangjiakou, où a lieu la “session d’études”. Dans ce district, où les catholiques “clandestins” sont au nombre de 3 000, pratiquants à 90 %, l’accord permet à l’évêque de célébrer la messe du dimanche publiquement.

Dans le diocèse de Xiwanzi, la tension entre la communauté “clandestine” et la police est assez perceptible ces derniers temps. Du 31 mars au 20 avril dernier, Mgr Leo Yao avait déjà été soustrait à ses fidèles pour une précédente “session d’études” (2Durant ces trois semaines, les treize prêtres “clandestins” qui sont sous sa direction avaient dû se cacher pour éviter d’être arrêtés. Avec cette nouvelle “session d’études les prêtres célèbrent publiquement la messe, tout en se tenant prêts à se cacher si la nécessité s’en fait sentir. Agé de 82 ans, Mgr Leo Yao a reçu l’autorisation de se faire accompagner de deux laïcs, chargés de veiller à sa santé, jusqu’à la fin de cette “session d’études”.

Enfin, dans cette même province du Hebei, le P. Zhao Kexun, administrateur “clandestin” du diocèse de Xuanhua, a été remis en liberté le 1er juin dernier. L’information a été communiquée le 5 juin par la Fondation du Cardinal Kung, qui rappelle que le P. Zhao, âgé d’environ 75 ans, avait été arrêté le 30 mars 2005 (3). Selon cette fondation, installée aux Etats-Unis, au moins quarante-trois prêtres et évêques catholiques sont encore détenus en Chine populaire.