Eglises d'Asie

Caritas Bangladesh participe à la reconstruction chez des aborigènes bouddhistes des maisons et du temple détruits en 2003 par des pillards bengalis

Publié le 18/03/2010




Dans les Chittagong Hill Tracts, Caritas Bangladesh participe à la reconstruction des habitations et du lieu de culte de communautés aborigènes de religion bouddhiste attaquées, il y a deux ans, par des pillards bengalis. Soutenue par le Programme des Nations Unies pour le développement (UNDP), le programme de la branche locale de la Caritas a déjà permis la reconstruction de plus de trois cents habitations et d’un temple. Le 17 mai dernier, Mgr Patrick D’Rozario, évêque du diocèse catholique de Chittagong, au nom de Caritas, a ainsi offert un chèque de 150 000 takas (1 900 euros) au responsable du temple bouddhiste Tri-ratna du village de Lemuchari, dans le district de Khagrachari, à environ 275 km. au sud-est de la capitale Dacca.

Le 26 août 2003, des pillards bengalis étaient venus brûler et piller le temple et les maisons des 437 familles des neuf villages de la zone tribale. Les médias locaux avaient indiqué que deux autres temples et des boutiques avaient été également incendiés et un homme âgé tué pendant les huit heures qu’avait duré le pillage. A la différence des Bengalis du Bangladesh, très majoritairement musulmans, la plupart des aborigènes de la région des Chittagong Hill Tracts sont bouddhistes (1).

Devant une centaine de membre de la communauté aborigène, Mgr D’Rozario a déclaré : « C’est le devoir de tout être humain de rendre un culte à l’Etre suprême. » Même si la contribution apportée par la Caritas est « modeste a-t-il ajouté, elle contribuera à nouer de bonnes relations entre bouddhistes et chrétiens. « Ainsi, nous pourrons mieux nous connaître et nous entraider a-t-il conclu.

Sukamal Mohathero, président de la Mission bouddhiste de Khagrachari des Chittagong Hill Tracts, a répondu à la délégation catholique : « Dans notre extrême dénuement, Caritas nous a tendu la main. Nous espérons que ce geste est l’annonce aussi pour nous tous d’un véritable développement. » Durant les travaux de reconstruction des maisons détruites ou endommagées, les responsables de Caritas, soutenus par Mgr D’Rozario et Mgr Michel Rozario, archevêque de Dacca, ont étudié la possibilité d’une plus grande coopération entre les communautés.

Les 437 familles des ethnies Chakma, Marma, Rakhain et Tripura ont tout perdu lors de l’attaque de 2003, y compris les livres d’école et les uniformes scolaires des enfants, ce qui a empêché une reprise rapide des classes.

Selon le P. Kama Corraya, directeur du Bureau pour les communications sociales au sein de la Conférence des évêques du Bangladesh, l’objectif des pillards, il y a deux ans, était de répandre la terreur afin de se saisir ensuite des terres des communautés aborigènes. « Durant l’attaque, les aborigènes se sont enfuis de chez eux pour se cacher dans les bois a-t-il raconté, rappelant que, ces dernières décennies, les Bengalis ont été de plus en plus nombreux à migrer dans cette région et les affaires liées à la possession de la terre se sont multipliées. Après l’incident de 2003, l’armée avait bien établi un périmètre de sécurité dans la zone, empêchant toute personne étrangère d’y pénétrer, mais l’aide apportée par les officiels aux communautés agressées a été « très insuffisante rapporte une source anonyme.

En octobre 2003, une mission conjointe du gouvernement du Bangladesh et des Nations Unies était venue inspecter la région. C’est à la suite de cette mission qu’un programme d’aide financé par l’UNDP avait été mis en place. Au même titre que d’autres ONG, Caritas Bangladesh a été impliquée dans l’action de reconstruction, se chargeant notamment de l’aide débloquée par la Coopération allemande.