Eglises d'Asie

Hebei : Mgr Julius Jia Zhiguo, évêque “clandestin” du diocèse de Zhengding, a été une nouvelle fois interpellé par les autorités

Publié le 18/03/2010




Selon la Fondation du cardinal Kung, basée aux Etats-Unis, Mgr Julius Jia Zhiguo, évêque “clandestin” du diocèse de Zhengding, dans la province du Hebei, a été interpellé en-dehors de chez lui le 4 juillet dernier. L’évêque a été emmené vers une destination inconnue par deux hommes que l’on suppose appartenir à la Sécurité publique. Depuis janvier 2004, c’est la sixième fois que Mgr Julius Jia, une des personnalités les plus visibles de l’Eglise “clandestine” dans le Hebei, est ainsi soustrait à ses fidèles. Entre le 30 mars et le 25 avril derniers (1), soit durant les derniers jours de Jean-Paul II, la durée du conclave et l’installation de Benoît XVI, Mgr Julius Jia avait fait l’objet d’une surveillance policière de tous les instants, avant de retrouver une relative liberté de mouvement. Cette fois-ci, comme à l’accoutumée, les autorités n’ont donné aucune explication à l’interpellation de l’évêque, si ce n’est que, selon la Fondation, Mgr Julius Jia avait été informé par des fonctionnaires de sa prochaine mise au secret. Ces mêmes fonctionnaires lui avaient donné ordre de dire à ses fidèles qu’il allait être emmené pour subir des examens médicaux – quand bien même l’évêque de Zhengding n’est pas connu pour être malade ou suivre un traitement médical particulier.

Mgr Julius Jia est âgé de 70 ans. Après avoir passé près de vingt ans en prison, il a été ordonné évêque en 1980 et fait depuis l’objet d’une surveillance policière. Sa résidence abrite un orphelinat d’une centaine d’enfants handicapés, tenu par des religieuses. Le 5 avril de l’année dernière, la police l’avait arrêté, avant de le relâcher dix jours plus tard. Entre-temps, le porte-parole du Vatican avait publiquement dénoncé le caractère “inadmissible” de cette arrestation, de la part d’un Etat qui “déclare garantir la ‘liberté de religion’ et ‘respecter les droits de l’homme'” (2). Après cela, Mgr Jia avait de nouveau été arrêté : le 9 septembre 2004 – pour une durée de trois jours -, le 30 septembre – pour quelques heures -, puis enfin le 19 décembre – en compagnie de onze prêtres. Avant 2004, Mgr Jia a été de nombreuses fois interpellé (3), sa détention allant de quelques jours à plusieurs mois, et, chaque fois ou presque, les autorités ont cherché à faire pression sur lui afin de le convaincre de s’affilier à l’Association patriotique des catholiques chinois.