Eglises d'Asie

Après la tuerie de 2002, le Comité ‘Justice et paix’ de l’archidiocèse de Karachi a rouvert ses portes et repris ses activités

Publié le 18/03/2010




Le 10 août dernier, le Comité ‘Justice et paix’ de l’archidiocèse de Karachi a repris ses activités, presque trois ans après que des individus suspectés d’être des militants islamiques aient tué sept membres de ses responsables (1). Mgr Evarist Pinto, archevêque de Karachi, et Mgr Sadiq Daniel, son auxiliaire, ont présidé la réouverture Amn-o-insaf (Comité pour la justice et la paix) et béni les nouveaux locaux, situés à Saddar, un quartier de Karachi. Des catholiques et des protestants, les responsables de la Commission nationale ‘Justice et paix’ (NJPC) et ceux de la Caritas locale participaient à la cérémonie.

Le P. Pascal Robert, franciscain et président du Comité, s’est adressé à l’assemblée en rappelant que la foi en la mission du Christ et en son Evangile demandait de ne pas céder au pouvoir des ténèbres : “Nos cours, aujourd’hui, sont remplis de gratitude à la pensée du sacrifice de nos sept martyrs et de leurs familles.” Le 25 septembre 2002, deux hommes armés firent irruption dans les bureaux du troisième étage , au centre de Karachi, ligotèrent les membres du personnel sur des chaises et les exécutèrent. Six catholiques et un protestant furent tués. Leurs meurtriers, pense-t-on, s’inscrivaient dans le sillage de la vague de violence qui toucha le Pakistan après les attaques terroristes du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis et l’intervention armée qui s’en suivit en Afghanistan. Le P. Robert a souligné que les militants abattus croyaient que le Christ était venu apporter la paix, gage d’une abondance de vie pour les marginalisés de la société. “Nous nous engageons à continuer leur mission a-t-il assuré.

Le P. Emmanuel Youssaf, aumônier national du NJPC, quant à lui, a remercié les évêques pour la réouverture . Il a fait remarquer était connu grâce à ses publications, ses interventions sur Internet, ses séminaires, la formation des militants des droits de l’homme, ses manifestations pacifiques, le tout dans un parler vrai et des positions claires sur le droit des femmes, des enfants et des groupes minoritaires, sans oublier l’abolition des lois discriminatoires.

Le P. Peter John, lui aussi, a pris la parole pour dire que son travail, en tant que responsable de la cellule de crise mise sur pied après la tuerie, n’avait pas été facile. Il a expliqué avoir soutenu la peine des familles découragées à la recherche de la justice pour leurs morts et comment les réponses à leurs questions variaient d’un fonctionnaire à l’autre (2). Les évêques, enfin, rappelèrent , en tant qu’organisation ocuménique, voulait promouvoir l’ocuménisme et l’harmonie dans toutes les couches de la société et maintenir les principes de la coexistence dans une société plurielle.