Eglises d'Asie – Chine
Shaanxi : la nomination d’un évêque auxiliaire pour le diocèse de Xi’an a été approuvée par les autorités chinoises et par le Saint-Siège
Publié le 18/03/2010
Ce 26 juillet, la cathédrale de Xi’an était pleine à craquer. Deux mille fidèles et plus de cent prêtres avaient pris place dans l’édifice. Outre Mgr Li Du’an, qui présidait la cérémonie d’ordination, plusieurs autres évêques étaient présents : Mgr Francis Tong Hui, de Yan’an, et Mgr Joseph Zong Huaide, de Sanyuan, deux diocèses du Shaanxi, assistaient Mgr Li Du’an ; plusieurs autres évêques du Shaanxi, du Gansu et du Shanxi étaient là. Du coté des autorités chinoises, deux responsables de l’Administration d’Etat des Affaires religieuses avaient pris place dans l’assistance. Les secrétaires généraux de l’Association patriotique des catholiques chinois et de la Conférence des évêques catholiques de Chine étaient eux aussi présents. Du côté du Saint-Siège, aucun représentant n’était bien entendu présent, mais, Mgr Li Du’an, en tant qu’évêque “officiel” de Xi’an, étant reconnu par Rome, la nomination d’un auxiliaire, sans doute appelé ultérieurement à lui succéder, n’avait pu se faire qu’avec l’accord du pape.
Agé de 78 ans, Mgr Li Du’an souffre depuis un an d’un cancer du foie. Il est connu dans la communauté catholique pour sa détermination et sa grande intelligence dans l’exercice de la mission de l’Eglise. Vice-président de la Conférence des évêques “officiels”, il est de ceux qui ont contribué à développer l’Eglise tout en cherchant à contenir au maximum le contrôle que les autorités communistes cherchent à exercer sur les religions. Dans un entretien récemment accordé à Xinde (‘La foi’), bulletin catholique publié à Shijiazhuang, dans le Hebei, il avait résumé ses priorités dans les points suivants : formation des prêtres et des religieuses, évangélisation, autonomie administrative et financière, adaptation de la pastorale au développement de la société. Selon lui, les communautés catholiques aujourd’hui en Chine, pour affronter les défis des temps présents, tels que, par exemple, le divorce ou la pastorale des travailleurs migrants, devaient travailler sans relâche à se former. “L’insuffisance de la formation des catholiques signifie la carence de notre travail pastoral expliquait-il. Dans cette perspective, Mgr Li Du’an a multiplié les initiatives, en ouvrant, par exemple, une section pour les religieuses au sein du séminaire régional placé sous sa responsabilité ou bien encore en créant un service d’aide sociale.
A l’issue de son ordination, Mgr Anthony Dang a confié se sentir “peu préparé” à assumer le poids de ses nouvelles responsabilités. Les événements sont allés très vite depuis que les prêtres, les religieuses et les délégués laïcs du diocèse l’ont élu le 14 juin dernier. “Ce qui représente pour moi une grande pression est que je suis désormais l’assistant de Mgr Li, une personnalité connue pour son envergure et sa sagesse a-t-il déclaré à l’agence Ucanews (2). Mgr Li s’est dit pour sa part heureux d’avoir un jeune évêque à ses côtés. Il y a un an, en août 2004, il confiait à la même agence Ucanews qu’il lui était difficile de choisir lequel de ses prêtres serait appelé à l’assister. Chacun des candidats possibles avait ses forces et ses faiblesses, disait-il alors.
Avant-dernier d’une famille de neuf enfants, Mgr Anthony Dang est né le 12 juillet 1967 au sein d’une famille catholique. Entré au grand séminaire de Xi’an à l’âge de 18 ans, il a poursuivi ses études au sé-minaire de Sheshan, près de Shanghai. Ordonné à la prêtrise en 1991, il a été curé de paroisse et direc-teur de la commission financière de son diocèse. De 2000 à 2002, il a suivi une formation en psycholo-gie à l’Université normale de Xi’an. Parmi les défis auxquels doit faire face le diocèse de Xi’an, le nouvel évêque a cité la nécessité de motiver le clergé et les laïcs quant à l’urgence de l’évangélisation.