Eglises d'Asie

La Commission du travail de l’épiscopat catholique aide les travailleurs migrants thaïlandais malades ou accidentés à retourner dans leur pays et à se réinsérer

Publié le 18/03/2010




La Commission du travail de l’épiscopat catholique thaïlandais vient en aide aux migrants thaïlandais malades ou accidentés à retourner dans leur pays et à se réinsérer. Selon le ministère du Travail thaïlandais, le nombre de Thaïlandais partis travailler à l’étranger, légalement ou non, s’élève à 320 000. La recherche d’un avenir professionnel et matériel meilleur motive la plupart d’entre eux qui quittent pays et famille pour aller travailler en Asie orientale ou ailleurs, où les conditions de travail qui les attendent sont souvent précaires, voire risquées.

Sanan Tamasri, qui a travaillé à Taiwan, pourrait témoigner s’il n’était pas paralysé et placé sous respiration artificielle à l’hôpital de Chiang Mai, au nord de la Thaïlande. Son fils, Chalermpol, raconte que son père, âgé de 51 ans, a été embauché par une entreprise taiwanaise pour travailler à la construction d’une autoroute. Mais, en mars 2004, un bloc de béton lui est tombé dessus et l’a écrasé. Il a ensuite été hospitalisé à Taiwan et c’est un agent hospitalier qui a prévenu Pipat Trijun, le représentant à Taiwan de la Commission du travail de l’épiscopat thaïlandais. “Je suis allé lui rendre visite à l’hôpital avec des prêtres et des religieuses taiwanaises. Il a fallu plus d’un an avant que Sanan puisse être rapatrié en Thaïlande avec l’aide de la commission raconte Pipat Trijun, qui ajoute que, pour les décès et les cas d’invalidité, la commission travaille avec le ministère thaïlandais des Affaires étrangères. Il souligne que les conditions de travail sont très précaires et les mauvais traitements courants : “Même si Sanan a été rendu infirme à cause de son accident du travail, lui et ses collègues étaient enfermés sur leur lieu de travail, ils devaient acheter leur nourriture sur le site et n’étaient pas autorisés à téléphoner chez eux. Leurs droits étaient violés.” Le 21 août dernier, sur le site du métro en construction de Kaohsiung, dans le sud de Taiwan, des centaines de travailleurs thaïlandais se sont révoltés pour dénoncer leurs conditions de travail et les mauvais traitements qui leur étaient infligés, ce qui a fait la une de la presse étrangère. Les autorités locales ont alors cassé le contrat avec la société de construction, arrêté les dirigeants et ouvert une enquête criminelle.

La Commission catholique du travail dispose d’un représentant salarié à Taiwan, première destination des émigrés thaïlandais. Elle a également du personnel en Corée du Sud où les immigrés thaïlandais sont nombreux. En lien avec l’Eglise locale, le personnel de la commission rend visite aux migrants blessés dans les hôpitaux et organise leur rapatriement quand c’est nécessaire. A Bangkok, une trentaine de personnes travaillent au siège ou dans une de ses trois antennes de province. La commission propose aux migrants thaïlandais blessés des programmes de réinsertion en Thaïlande : aide financière pour les migrants invalides et leur famille, financement de formations et développement de microprojets pour les migrants accidentés valides. La commission assure également une mission d’information sur les avantages et les risques encourus auprès des candidats à l’émigration.

Cette commission dépend de la Commission des migrants et des prisonniers de la Conférence des évêques catholiques. Elle offre ses services indépendamment de l’appartenance religieuse des personnes qu’elle conseille ou aide. 90 % des Thaïlandais sont bouddhistes, les catholiques représentant 0,43 % de la population.