Eglises d'Asie

Les catholiques de la tribu des Santal observent fidèlement les rites funéraires de leur ethnie

Publié le 18/03/2010




Chrétiens ou non, tous les membres de l’ethnie aborigène Santal (1) partagent la croyance selon laquelle les morts ont la vie éternelle. A l’occasion de la Toussaint et du jour des défunts célébré par les catholiques le 2 novembre, un laïc santal et un prêtre catholique ont fait état à des journalistes de l’agence Ucanews de la façon dont se vivaient la mort et les rites qui l’accompagnent chez les Santal. Chez les chrétiens Santal comme chez les chrétiens de par le monde, le 2 novembre est le jour où l’on se rend sur la tombe de ses défunts pour la nettoyer, l’orner de fleurs, de bougies et de bâtonnets d’encens. Selon le Santal Benjamin Soren, 40 ans, « pour les membres de la communauté Santal, tout décès est triste mais, assure-t-il, “tous croient qu’à travers la mort un Santal franchit le fleuve qui le sépare de la vie éternelle”.

Après la mort d’un membre de la communauté, qu’il soit chrétien ou non, le chef de famille en informe le “manjhi” (le chef du village) qui invite tous les hommes à se rassembler devant la maison du défunt. Le “godet”, le messager du manjhi, parcourt le village une branche d’arbre à la main. A son arrivée, les habitants se rassemblent pour l’écouter. Dans la maison du défunt, on fait la toilette du mort et on oint son corps d’huile. Si la famille est catholique, prêtre et catéchistes y participent. Le plus souvent, les Santal catholiques enterrent leurs morts alors que les autres membres de l’ethnie les incinèrent. C’est là un des seuls points qui différencient les Santal selon leur appartenance religieuse, mais, pour le reste, les usages sont les mêmes. Ainsi, “Bhandan le dernier acte de la cérémonie funèbre a lieu quarante jours ou même davantage, après le décès. Au jour choisi, les hommes du village se coupent les cheveux, prennent un bain et se rassemblent dans la maison du défunt. La famille a préparé un grand dîner pour les hommes de la famille et ceux venus des villages voisins. Tous ont apporté des présents : du riz, des poules, des chèvres ou des porcs. Si la famille du défunt est catholique, le prêtre ou le catéchiste est invité à participer à l’événement. Si le prêtre est présent, il lui revient de bénir les cadeaux.

Bhandan a lieu habituellement dans les deux ou trois mois qui suivent le décès, mais il peut aussi bien se tenir un ou deux ans plus tard. Benjamin Soren explique que le but de cette journée de célébration est d’honorer le ou la défunte et son accession à la vie éternelle. “Même si la mort est une mauvaise nouvelle pour la famille, la présence de tous après le décès est un symbole d’unité souligne encore Benjamin Soren.

Le P. Marcus Murmu, le chancelier du diocèse catholique de Dinajpur, confirme, quant à lui, que l’Eglise accepte les traditions funéraires des Santal tout en y intégrant des valeurs chrétiennes. “L’Eglise catholique encourage désormais la pratique du bhandan comme signe de prière pour les défunts précise le prêtre qui est aussi curé d’une paroisse à Mariampur.