Eglises d'Asie

Tianjin : la municipalité s’est déclarée prête à reconnaître les titres de propriété de l’Eglise catholique sur un bien immobilier faisant l’objet d’un litige

Publié le 18/03/2010




Le 24 décembre dernier, un adjoint au maire de la municipalité de Tianjin a rencontré cinq prêtres venus de la province du Shanxi pour leur signifier que la municipalité avait vérifié les informations qui lui avaient été préalablement communiquées par l’Eglise et que celles-ci “correspondaient pour la majeure partie” aux documents détenus dans les registres municipaux. Selon le procureur du diocèse de Taiyuan, le P. Anthony Han Huide, l’officiel a promis que le conflit qui avait éclaté au grand jour, dans la dernière quinzaine du mois de décembre dernier (1), serait réglé dans les meilleurs délais selon la politique fixée par le gouvernement central au sujet des biens immobiliers propriétés d’Eglises. En témoignage de la bonne volonté des autorités, il a remis aux prêtres la clef de l’immeuble en cause, situé rue Jinbu, non loin de la gare centrale.

Selon le P. Anthony Han, l’adjoint au maire a signifié aux cinq prêtres qu’ils “pouvaient revenir sur place et occuper les lieux à leur convenance”. Il a ajouté que, dans l’immédiat, ils devaient retourner au Shanxi et attendre un appel de ses services, le temps pour ceux-ci de rédiger les documents nécessaires. Aucune date n’a cependant été fixée et le procureur du diocèse de Taiyuan a précisé que deux prêtres seraient dépêchés prochainement à Tianjin afin de suivre l’affaire.

Celle-ci concerne un bien immobilier – un immeuble de trois étages – qui figure parmi les quelque 1 200 propriétés immobilières ou foncières que l’Eglise catholique, via les diocèses et les congrégations religieuses, possédaient dans la ville de Tianjin avant 1949, date de la prise du pouvoir par Mao Zedong. Ces propriétés, dont les revenus étaient destinés à financer les dépenses courantes de l’Eglise, ont été peu à peu confisquées, notamment à l’occasion de la Révolution culturelle. Après la mise en place des réformes par Deng Xiaoping, le gouvernement chinois a posé le principe du retour des biens confisqués à leur propriétaire d’origine – ce qui fut progressivement et à peu près complètement fait pour les lieux de culte, mais pas ou peu pour les autres types de biens immobiliers. Dans le cas de l’immeuble de la rue Jinbu, propriété des diocèses de Taiyuan et de Yuci, dans le Shanxi, un promoteur a envoyé le 16 décembre dernier des hommes de main déloger les catholiques, prêtres et laïcs, qui étaient venus occuper les lieux à titre conservatoire. Sept de ces catholiques ont été blessés. Le 22 décembre, un avis a été posté sur le site Internet de la municipalité de Tianjin. On pouvait lire qu’ordre avait été donné à toutes les administrations de la ville de suspendre le démantèlement ou la réaffectation des propriétés religieuses de Tianjin.

Dans une autre région du pays, à Xi’an, dans la province du Shaanxi, l’Eglise locale a été contrainte de payer une forte somme pour récupérer la pleine propriété d’un terrain appartenant à des religieuses. En cheville avec un promoteur, le Bureau de l’éducation de la ville avait conçu un programme immobilier pour ce terrain. Des pelleteuses ont été envoyées pour détruire l’école qui y était bâtie et des hommes de main ont passé à tabac une quinzaine de religieuses, blessant sérieusement deux d’entre elles (2).