Eglises d'Asie

La Commission ‘Justice et paix’ de l’épiscopat catholique condamne les agressions dont la communauté chrétienne du district de Sialkot a été, une nouvelle fois, l’objet

Publié le 18/03/2010




Ferme condamnation pour les agressions, préoccupation pour les conditions des minorités religieuses, particulièrement chrétiennes, au Pakistan : c’est ce qu’a exprimé la Commission ‘Justice et paix’ des évêques pakistanais au lendemain de nouvelles attaques perpétrées par des groupes islamistes à l’encontre des minorités chrétiennes. Le matin du 3 février dernier, dans le district de Sialkot, au Pendjab, un village de chrétiens a été attaqué, plusieurs personnes blessées et une église catholique profanée, les fenêtres brisées, l’autel et les livres sacrés détruits, rapporte l’agence Fides, dans une dépêche datée du 14 février.

Le geste, motivé par une dispute sur un terrain appartenant aux chrétiens, revendiqué par un musulman, a été promptement condamné par la communauté chrétienne. L’archevêque de Lahore, Mgr Lawrence Saldanha, président de la Conférence épiscopale, et Peter Jacob, responsable de la Commission ‘Justice et paix’, ont écrit dans un communiqué : “La violence manifestée contre notre communauté sans défense grandit car le gouvernement a échoué dans l’adoption de contre-mesures adéquates face aux incidents survenus par le passé. L’exemple le plus récent est celui de Sangla Hill où, quatre-vingt jours après la profanation et la destruction de trois églises chrétiennes (1le jugement des responsables n’a pas encore eu lieu.” Le communiqué note “que la discrimination reste incontrôlable” et que les “lieux de rencontre et de prière des minorités religieuses sont attaqués dans l’impunité”. Il demande que le gouvernement pakistanais rende justice.

Suite à différents récents épisodes d’intolérance, diverses institutions catholiques et organisations pour la défense des droits de l’homme, parmi lesquelles la Commission nationale ‘Justice et paix’, au sein de la Conférence épiscopale, la Commission pour la Paix et le Développement humain, l’Alliance des minorités du Pakistan, ont soulevé la question du respect de l’Etat de droit, des fausses accusations contre les minorités et des discriminations encore existantes au Pakistan. Les responsables de l’Eglise catholique au Pakistan ont porté le problème auprès des responsables du gouvernement. La Commission ‘Justice et paix’ demande des mesures efficaces pour arrêter la violence, réitérant sa revendication ancienne de voir révoquées les lois dites “anti-blasphème”.

Au Pakistan, sur une population de 155 millions de personnes, les musulmans sont 97 %, en majorité sunnites, avec 20 % de chiites. Les chrétiens sont 2,5 %, parmi lesquels environ 1,2 million de catholiques.