Eglises d'Asie – Sri Lanka
Les catholiques prient pour la paix mais craignent que les prochains pourparlers ne débouchent sur une reprise de la guerre
Publié le 18/03/2010
C’est après la signature du cessez-le-feu du 2 février 2002, que le gouvernement et les Tigres de libération de l’Eelam Tamoul (LTTE) ont entrepris des pourparlers de paix. Les discussions, facilitées par une médiation de la Norvège, ont échoué à la mi-2003, mais le cessez-le-feu a tout de même été maintenu. En février dernier, les pourparlers ont repris. Néanmoins, l’humeur générale pour aborder la seconde phase des échanges, qui auront lieu du 19 au 22 avril prochains, n’est pas à l’optimisme, étant donné que le premier round des pourparlers, qui s’est déroulé à Genève, les 22 et 23 février derniers, ne s’est conclu par aucun progrès significatif.
Le Janatha Vimukthi Peramuna (JVP), parti politique nationaliste cinghalais et soutien-clef du gouvernement, a estimé que le médiateur norvégien avait adopté une position pro-LTTE, et a demandé son remplacement. S.P. Thamilchelvan, dirigeant de l’aile politique des LTTE, a déclaré à des journalistes que si le JVP voulait la guerre, le LTTE était prêt. Il a aussi ajouté que, par ses déclarations contradictoires, le gouvernement allait à l’encontre de l’esprit du cessez-le-feu.
La crainte d’une reprise du conflit s’est accentuée depuis l’an dernier et spécialement au début de cette année 2006 (1). Ces trois derniers mois, des attentats-suicide et des opérations militaires ont fait plusieurs dizaines de morts. Le 8 mars, selon la presse, la marine a annoncé avoir capturé deux enfants soldats entraînés par les LTTE pour des actions militaires. D’après ces enfants, une centaine de jeunes, âgés de 16 à 17 ans, sont ainsi entraînés.
Les 13 et 14 mars derniers, Mgr Norbert Andradi, évêque d’Anuradhapura, a animé un atelier sur le thème : « Sensibilité de conflit La violence, nous l’expérimentons « même sur les routes, en politique et en nous-mêmes, a souligné l’évêque. Pourtant, nous devrions être des messagers de paix. Mes prières pour la paix sont inutiles si je ne suis pas en paix. Il est important d’écouter les autres, de les respecter et d’essayer de les comprendre. »