Eglises d'Asie

Deux membres de la Caritas locale ont été tués par l’explosion d’une mine

Publié le 18/03/2010




Le 10 avril dernier, l’explosion d’une mine à fragmentation, manifestement destinée à frapper un véhicule de l’armée, a tué deux membres de la Caritas locale et blessé deux autres employés de l’organisation humanitaire catholique. L’incident s’est produit à Mirusuvil, à environ 25 km. à l’est de Jaffna, la grande ville tamoule du nord du pays. Selon le P. C.G. Jeyakumar, directeur de HUDEC (Human Development Centre), l’organisation pour le développement économique et social du diocèse de Jaffna, les quatre membres de la Caritas locale avaient pris place dans un véhicule et revenaient d’un travail lié à l’ouvre de reconstruction post-tsunami (1). A proximité d’un poste de contrôle de l’armée, leur véhicule a croisé une jeep militaire et c’est à ce moment que l’explosion s’est produite. “La mine à fragmentation était fixée à un vélo et a explosé sur la route A9, à Mirusuvil. La partie arrière du véhicule a été soufflée et c’est là que se trouvaient les deux victimes a précisé le prêtre.

Les deux autres membres de HUDEC présents dans le véhicule ont été blessés ; hospitalisés, leurs jours ne sont pas en danger. Selon un porte-parole de l’armée, cinq militaires ont trouvé la mort dans la jeep militaire et l’attaque a été imputée aux Tigres tamouls.

Un responsable de HUDEC a précisé que l’une des deux victimes civiles, Selvendra Pradeepkumar, devait se marier le mois prochain au Canada et l’autre, S. Kanthaapathmanapan, était le père de trois enfants. “Les familles sont sous le choc a déclaré ce responsable.

Les actes de violence sont nombreux ces jours-ci au Sri Lanka. Entre le 7 et le 12 avril, au moins vingt personnes ont été tuées, principalement dans le nord-est du pays. A Trincomalee, l’explosion d’une bombe sur un marché a tué neuf personnes et blessé une cinquantaine d’autres. L’attentat a été commis le 12 avril, veille du Nouvel An tamoul et cinghalais. Auparavant, la recrudescence de la violence avait été nette en décembre dernier et au début du mois de janvier de cette année, dans le nord et le nord-est du pays – une violence qui a fait au moins 120 morts selon les décomptes du gouvernement. Du 19 au 21 avril prochain, à Genève, des pourparlers de paix doivent avoir lieu entre Colombo et le LTTE (Tigres de libération de l’Eelam tamoul), et le gouvernement sri lankais a annoncé que les négociations auraient lieu, malgré ce regain de violence. Ce sera là le deuxième round de négociations, après celui de février dernier, qui n’a débouché sur aucun progrès notable (2).