Eglises d'Asie – Chine
DECLARATION DU SAINT-SIEGE AU SUJET DE DEUX ORDINATIONS EPISCOPALES EN CHINE
Publié le 18/03/2010
Le Saint-Père a appris ces nouvelles avec un profond déplaisir étant donné qu’un acte aussi important pour la vie de l’Eglise qu’une ordination épiscopale a été accomplie, dans les deux cas, sans respecter les exigences de la communion avec le pape.
Il s’agit d’une grave blessure pour l’unité de l’Eglise pour laquelle, on le sait, sont prévues de sévères sanctions canoniques (cf. canon 1 382 du Code de Droit canonique).
D’après les informations reçues, les évêques et les prêtres ont été soumis – de la part d’organismes extérieurs à l’Eglise – à de fortes pressions et à des menaces, dans le but de les faire participer aux ordinations épiscopales, qui, étant dépourvues du mandat pontifical, sont illégitimes et, en outre, contraires à leur conscience. Certains prélats ont opposé un refus à ces pressions, tandis que d’autres n’ont pas pu faire autrement que de les subir dans de grandes souffrances intérieures. Des épisodes de ce type produisent des déchirures non seulement dans la communauté catholique mais aussi à l’intérieur même des consciences.
On se trouve donc face à une grave violation de la liberté religieuse, malgré la tentative de présenter les deux ordinations épiscopales comme un acte nécessaire pour donner un pasteur à des diocèses vacants.
Le Saint-Siège suit avec attention le chemin tourmenté de l’Eglise catholique en Chine, et, malgré tout en étant conscient de certaines particularités de ce chemin, il pensait et espérait que de tels épisodes déplorables appartenaient désormais au passé.
Le Saint-Siège considère aujourd’hui de son devoir précis de donner une voix à la souffrance de toute l’Eglise catholique, en particulier à celle de la communauté catholique en Chine, et spécialement à celle des évêques et des prêtres qui se voient obligés, contre leur conscience, d’accomplir ou de participer à des ordinations épiscopales que ni les candidats, ni les évêques consacrants ne voulaient effectuer sans avoir reçu le mandat pontifical.
Si la nouvelle, selon laquelle d’autres ordinations épiscopales devaient avoir lieu selon les mêmes modalités, correspond à la réalité, le Saint-Siège réaffirme la nécessité du respect de la liberté de l’Eglise et de l’autonomie de ses institutions contre toutes sortes d’ingérences externes, et souhaite vivement que de tels actes de contraintes violentes et inadmissibles ne se reproduisent plus.
Le Saint-Siège a rappelé à plusieurs reprises sa disponibilité pour un dialogue honnête et constructif avec les autorités chinoises compétentes, de façon à trouver des solutions qui puissent satisfaire les exigences légitimes des deux parties. Des initiatives comme celles qui viennent de se dérouler, non seulement ne favorisent pas un tel dialogue, mais elles y mettent au contraire de nouveaux obstacles.