Eglises d'Asie

Les fidèles de la plus grande paroisse catholique chinoise de Bangkok souhaitent pouvoir assister à des messes en chinois afin de transmettre leur culture aux jeunes générations

Publié le 18/03/2010




La communauté catholique sino-thaïlandaise de la paroisse du Saint-Rosaire, dans l’ouest de Bangkok, souhaite pouvoir assister à des messes célébrées en langue chinoise, afin de transmettre la culture et l’identité chinoises aux jeunes générations, même si les paroissiens parlent couramment le thaïlandais. Selon la Conférence épiscopale thaïlandaise, près de 50 000 des 75 000 catholiques de l’archidiocèse de Bangkok ont des origines chinoises, y compris le cardinal-archevêque de Bangkok, Mgr Michael Michai Kitbunchu. Si la plupart des Sino-Thaïlandais sont des commerçants intégrés à la culture et à société thaïlandaises, ils sont fiers de leurs racines chinoises et souhaitent que les jeunes générations apprennent leur langue d’origine.

Les Sino-Thaïlandais parlent essentiellement le chaozhou (teochew), un dialecte du sud de la Chine continentale. A la paroisse du Saint-Rosaire, le nombre de fidèles parlant ce dialecte est passé de 500-600 personnes à moins d’une centaine en quelques années. Selon John Paul Liu Zhengfeng, engagé dans cette paroisse, le petit groupe de catholiques parlant encore le chaozhou est principalement composé de personnes âgées, les jeunes ne le parlant pas couramment. “Si les messes doivent être célébrées en chinois, il vaudrait mieux qu’elles le soient en mandarin, car la langue nationale chinoise est enseignée dans beaucoup d’écoles thaïlandaises a-t-il précisé. Pour Paul, un chrétien de Chine continentale qui a souhaité garder l’anonymat, “avoir des messes en chinois serait non seulement bénéfique à la jeunesse sino-thaïlandaise, mais permettrait également d’atteindre les catholiques chinois qui, comme moi, se déplacent à Bangkok pour le travail. Les protestants, contrairement à la communauté catholique sino-thaïlandaise, ont des offices en chinois depuis des années”.

A l’heure actuelle, les paroissiens du Saint-Rosaire assistent à des messes en chaozhou lors de fêtes ponctuelles, mais la communauté paroissiale a récemment demandé à l’archidiocèse de Bangkok, la nomination d’un prêtre parlant le chinois. Les responsables catholiques ont répondu qu’ils ne pourront pas envoyer de nouveau prêtre, tant que l’actuel curé n’aura pas terminé sa mission, qui est de quatre ans.

La paroisse sino-thaïlandaise du Saint-Rosaire a été créée en 1899 par des missionnaires portugais pour les catholiques chinois. A l’époque une loi anti-conversion était en vigueur, et elle interdisait aux thaïlandais bouddhistes de se convertir au catholicisme.

Selon le P. Joseph Phibul, membre de la Commission épiscopale de Thaïlande, la communauté catholique actuelle de Bangkok est également composée d’autres nationalités, comme les Coréens, les Vietnamiens, et les Philippins, ces derniers étant très dynamiques.