Eglises d'Asie

En visite à Kunming, le chef de l’exécutif hongkongais a assisté à une messe célébrée par l’évêque du lieu, ordonné de manière illicite le 30 avril dernier

Publié le 18/03/2010




Catholique, Donald Tsang Yam-kuen, chef de l’exécutif hongkongais, est connu pour assister à la messe chaque matin, que ce soit à Hongkong ou lors de déplacement hors de Hongkong. Le 5 juin dernier, il était à Kunming, dans la province du Yunnan, où il participait à un forum sur le développement des provinces méridionales de la Chine. Ce matin-là, il a assisté, en compagnie de son épouse, à la messe célébrée à la cathédrale du Sacré-Cour. L’office était célébré par Mgr Joseph Ma Yinglin, évêque “officiel” de Kunming, ordonné de manière illicite, i.e. sans le consentement du pape, le 30 avril dernier (1). Selon le curé de la cathédrale, le P. Joachim Yue Tiande, Donald Tsang a reçu la communion d’un des prêtres qui concélébraient, et non de l’évêque. Le jour même, sur le site Internet du Bureau des Affaires religieuses, on pouvait voir des photos représentant Mgr Ma accueillant Donald Tsang puis célébrant l’Eucharistie.

Le lendemain, à Kunming, à des journalistes qui l’interrogeaient sur le sens de sa présence à une messe célébrée par l’évêque “officiel” de Kunming, Donald Tsang a répondu qu’on ne devait pas utiliser sa foi à des fins politiques. “Le fait que je vais à la messe tous les matins est connu et c’est ce que je fais même lorsque je suis en voyage à l’étranger. Mais il n’est pas dans mes habitudes de demander au prêtre de me montrer sa ‘carte’ a déclaré le chef de l’exécutif hongkongais.

Pour le chancelier du diocèse de Hongkong, le P. Lawrence Lee Len, “il ne semble pas que l’on puisse dire que Donald Tsang est allé à Kunming avec l’intention d’apporter un soutien – par sa présence – à Mgr Ma, puisque l’objet de son déplacement était professionnel et non religieux”. Cependant, Donald Tsang étant une personnalité publique, il se peut qu’il puisse avoir été “instrumentalisé” par certains afin de tenter d’apporter un soutien à l’évêque illicitement ordonné. Plus généralement, le P. Lee conseillerait aux catholiques de Hongkong d’éviter les messes célébrées par un évêque non reconnu par Rome, même si, formellement, le Saint-Siège ne prévoit aucune sanction contre un fidèle qui agirait ainsi.