Eglises d'Asie – Chine
Pékin a ordonné le retrait des écrans du film Da Vinci Code
Publié le 18/03/2010
Toujours selon la presse de Hongkong, la décision aurait fait l’objet d’un compromis. Sur les écrans depuis le 19 mai dernier, le film a fait une recette de 104 millions de yuans (10,4 millions d’euros), soit un des succès les plus importants remportés par un film étranger ces derniers temps sur les écrans chinois. Rien n’indiquait que l’audience était en chute, et, la date du retrait a sans doute été choisie pour permettre aux distributeurs de rentrer dans leurs investissements. Pour le ministère de la Propagande, il s’est agi de montrer que la Chine défendait les religions, en censurant un film mettant en scène une prétendue descendance du Christ et dénoncé par les catholiques pour l’image fausse qu’il donne de l’Eglise.
Le 18 mai dernier, l’Association patriotique des catholiques chinois et la Conférence des évêques « officiels » avaient émis un communiqué, demandant aux catholiques chinois de boycotter le film. Les deux instances avaient également appelé les communautés catholiques de Chine à lire et à méditer la Bible ainsi qu’à approfondir leur connaissance du Christ et de l’Eglise. Cette prise de position venait peu après que des critiques vives à l’encontre du film eussent été émises par différentes instances du Vatican. Selon certains catholiques chinois, le gouvernement chinois aurait voulu ainsi montrer au Saint-Siège qu’il avait à cour de défendre les catholiques de Chine. Un geste rendu nécessaire par les tensions créées les semaines précédentes par l’ordination illicite de deux évêques « officiels » (1).
A l’issue de la première du Da Vinci Code, organisée à Pékin le 17 mai dernier, l’agence de presse officielle Xinhua avait prédit « un succès retentissant » au film, du fait notamment « des 40 millions d’exemplaires du livre déjà vendus et aux protestations des cercles religieux à travers le monde ». Les protestations des catholiques contre le film et leur appel à boycotter l’ouvre y étaient qualifiées de « médiévaux ».