Eglises d'Asie

Une ONG fondée par des laïcs catholiques avec l’aide de la Caritas locale vient en aide aux personnes victimes de l’arsenic

Publié le 18/03/2010




Au Bangladesh, où la moitié des 70 millions de la population utilise de l’eau contaminée à l’arsenic, une association, Human Development Program (HDP), fondée par des laïcs catholiques avec l’aide de la Caritas locale, vient en aide aux personnes victimes de ce poison.

Lorsque Sadia Afrin Nazma avait huit ans, son père remarqua que la couleur de sa peau ressemblait à celle de sa mère, décédée d’une infection rénale, six ans plus tôt. “Quand nous avons appris qu’on avait diagnostiqué, chez nos voisins, une intoxication à l’arsenic reconnaissable par la couleur de la peau, semblable à la nôtre, nous sommes allés faire des tests, et le diagnostic a été positif a expliqué Sadia, aujourd’hui âgée de dix-huit ans, à l’agence Ucanews.

Présent dans les puits, au Bangladesh et dans le nord de l’Inde, l’arsenic est connu pour provoquer des maladies dermatologiques, des cancers de la vessie, pour abîmer les poumons, les reins et le foie. “En quantité suffisante c’est un poison qui tue en freinant le métabolisme d’enzymes vitales et en bloquant le fonctionnement des organes.

D’après Robert Simon Gomes, directeur exécutif de Human Development Program, fondé en 1982, l’association développe, à travers le pays, une campagne de sensibilisation aux dangers de l’arsenic par la projection de films recommandant notamment de ne pas boire d’eau sans l’avoir fait analyser ; elle dispense également des soins aux victimes de l’arsenic, comme à Sadia qui souffrait de bronchites et de douleurs variées, et essaie de lutter contre la mentalité résignée de la population, qui continue de boire de l’eau, quel que soit son degré de toxicité, sous prétexte qu’ils ne mourront que lorsque Dieu l’aura décidé.

D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le taux de concentration maximum d’arsenic toléré est de 0,01 milligramme par litre d’eau potable. Au Bangladesh, le ministère de la Santé tolère 0,05 milligramme, soit un taux cinq fois supérieur à celui toléré par l’OMS. Selon cette dernière, une personne sur dix finira par mourir des suites d’intoxication à l’arsenic au Bangladesh et au nord de l’Inde. Le problème posé par cette pollution menace gravement la région, puisque les paysans creusent régulièrement des puits ouverts pour l’irrigation des rizières, où l’eau est contaminée.