Eglises d'Asie – Chine
Selon des évêques de l’Eglise de Chine, la visite à Pékin d’une délégation du Saint-Siège est une bonne chose mais ne signifie pas qu’un accord sur une éventuelle normalisation soit en vue
Publié le 18/03/2010
Contacté le 27 juin par l’agence Ucanews (4), l’évêque « officiel » de Shanghai, Mgr Jin Luxian, s’est déclaré surpris d’apprendre que les pourparlers entre la Chine et le Vatican se poursuivaient sous cette forme et à ce niveau. Il a ajouté connaître Mgr Celli de longue date, soulignant « son amour et son souci » pour la Chine et son attention à la normalisation des relations diplomatiques. Il a conclu en estimant que, selon lui, cette normalisation n’interviendra pas à court terme, mais « une fois que les pourparlers ont commencé, il y a de l’espoir ».
Interrogé par la même agence de presse le lendemain (5), Mgr Wei Jingyi, évêque « clandestin » du diocèse de Qiqihar, dans la province du Heilongjiang, estime que c’est là une bonne nouvelle qui reflète « les talents de négociateur » de la Chine. « Si la Chine veut véritablement acheter quelque chose, a-t-il élaboré, elle est capable de prétendre ne pas être intéressée à conclure l’affaire et à tourner le dos jusqu’à ce que le vendeur baisse son prix. » Au sujet de la normalisation des relations diplomatiques, un résultat ne sera pas atteint immédiatement, mais « ce genre de contacts directs est constructif car il permet d’éliminer les malentendus ».
Ce même 28 juin, Mgr Luke Li Jingfeng, évêque de Fengxiang, dans la province du Shaanxi, a estimé, lui aussi, que cette visite était une bonne nouvelle. Il a demandé au Saint-Siège de ne jamais aller dans le sens de la Chine sur la question des évêques « élus et ordonnés de manière autonome ». « Si le Saint-Siège n’insiste pas sur ce principe de l’Eglise catholique, il vaut mieux en rester à la situation prévalant actuellement a-t-il affirmé.
Enfin, à Pékin, Anthony Liu Bainian, vice-président de l’Association patriotique des catholiques chinois, a déclaré à Ucanews qu’il n’était pas au courant de la présence en Chine d’une délégation vaticane, étant donné que c’est là « une affaire du gouvernement ». Il a ajouté que cette visite prouvait que les deux récentes ordinations illicites « n’avaient pas interrompu le dialogue entre la Chine et le Saint-Siège ». Ces ordinations, a-t-il insisté, renvoient à l’attention que le Saint-Siège porte au manque d’évêques en Chine. « Plus de quarante sièges épiscopaux sont à pourvoir et les besoins en termes d’évangélisation sont aigus a-t-il conclu.