Eglises d'Asie – Thaïlande
Au nord du pays, des chrétiens Hmongs thaïlandais s’inquiètent de la situation de 6 000 réfugiés de leur ethnie isolés dans un camp sous contrôle de l’armée thaïlandaise
Publié le 18/03/2010
Les réfugiés clandestins Hmongs auraient fui le Laos en 2005. Une note de l’armée thaïlandaise a permis d’obtenir quelques informations, notamment que des femmes et des enfants faisaient partie des sans-papiers.
Traditionnellement, les Hmongs sont animistes, mais beaucoup d’entre eux se sont convertis au christianisme. Leurs terres d’origine s’étendent des régions montagneuses de la Birmanie, de la Thaïlande et du Laos jusqu’au sud de la Chine et du nord du Vietnam.
Vang Yao, un Hmong thaïlandais des environs, a rapporté à l’agence Ucanews que parmi les réfugiés, figuraient des chrétiens, mais qu’il était “impossible de leur venir en aide, le camp étant strictement sous le contrôle de l’armée thaïlandaise qui ne nous autorise pas à entrer Dans la région montagneuse de la province de Phetchabun, on compte près de 20 000 Hmongs pour une population de 966 000 habitants.
Nhia Dao Vang, pasteur protestant Hmong du district de Khao Kho, espère que les réfugiés obtiendront le droit d’asile aux Etats-Unis, car selon lui, “leurs vies seraient menacée s’ils retournaient au Laos D’après des sources locales, en 1975, avec l’arrivée des communistes, certains Hmongs laotiens qui s’étaient vu confisquer leurs terres et qui auraient été impliqués dans des activités en lien avec la CIA pour lutter contre la guérilla communiste Pathet Lao, auraient ensuite subi de fortes répressions.
Le P. Montri Pienrungrueng, du diocèse de Nakhon Sawan, travaille auprès de la minorité hmong à Petchabun et se désole de ne pas avoir pu obtenir l’autorisation du gouvernement thaïlandais de visiter les réfugiés laotiens, depuis leur arrivée à Huay Nam Khao. Il explique que des Hmongs thaïlandais se seraient infiltrés dans le camp en se faisant passer pour des Laotiens afin d’obtenir des visas pour les Etats-Unis, mais que ce problème devait être géré par les autorités.
A Wat Thamkrabok, dans la province de Saraburi à 100 km au nord-est de Bangkok, 15 000 réfugiés Hmongs ont, pendant plus de trente ans, vécu dans un monastère bouddhiste, aidés par des associations caritatives et des prêtres catholiques français. Ce n’est qu’en 2005, que ces réfugiés ainsi que leurs enfants nés en Thaïlande, ont finalement obtenu le droit d’asile aux Etats-Unis (1).