La destruction par les forces de l’ordre d’une église protestante à Xiaoshan a provoqué des affrontements et l’arrestation d’une cinquantaine de personnes

L’agence de presse officielle Xinhua s’est exprimée après que le Centre d’information sur les droits de l’homme et la démocratie, basé à Hong-Kong, ait déclaré que les affrontements avaient fait une vingtaine de blessés, dont quatre blessés graves. D’après Xinhua, les chrétiens ont commencé l’édification de l’église sans avoir reçu l’autorisation des autorités locales et à l’emplacement prévu d’un centre commercial.

Les autorités locales avaient pourtant essayé de contenir les fuites d’informations relatives à l’incident. Ainsi, un paroissien qui s’était entretenu avec un journaliste étranger a été incarcéré. Zan Aizong, journaliste et chef de bureau du Haoyang Bao pour le Zhejiang, a quant à lui été arrêté, le 11 août dernier, pour avoir “répandu des rumeurs nuisibles à la société après avoir publié, sur des sites Internet étrangers, des articles concernant la destruction de l’église de Xiaoshan. Libéré au bout de sept jours de détention, il a été licencié du journal sur ordre de l’Administration générale de la presse et des publications, selon ses propos.

D’après Rose Wu, directrice du centre chrétien d’information sur les droits de l’homme de Hong-Kong, cet incident reflète le fait que “de plus en plus de chrétiens de Chine préfèrent suivre des cultes dans des communautés non officielles, indépendantes du gouvernement.”

Les arrestations et les destructions de lieux de culte non officiels, catholiques ou protestants, ne sont pas rares en Chine (1). En 2003, plus d’une dizaine de lieux de culte chrétiens avaient ainsi été détruits dans la seule province du Zhejiang (2), l’un des berceaux des missions évangélisatrices protestantes de la fin du XIXe siècle.