Eglises d'Asie

L’étude du développement socio-économique fait partie de la formation des séminaristes

Publié le 18/03/2010




L’ouverture récente d’un atelier d’initiation au développement socio-économique au grand séminaire national de Dacca montre bien que dans un pays où les catholiques sont encore très pauvres et sans beaucoup d’instruction, les séminaristes ne peuvent se contenter d’étudier la théologie ou l’Ecriture sainte.

D’après le P. James Cruze, de la Congrégation de la Sainte Croix et supérieur du grand séminaire, les prêtres diocésains, dans une société moderne, ne sont pas seulement des responsables religieux mais sont aussi directement concernés par la vie sociale de leurs paroissiens. Les séminaristes qui se préparent à devenir religieux dans la Congrégation de la Sainte Croix reçoivent déjà une initiation dans ce domaine au sein du Caritas Development Institute (CDI).

Le P. Cruze explique que sa Congrégation sait d’expérience qu’un prêtre au Bangladesh ne peut entreprendre un travail pastoral en paroisse « après seulement des études théoriques ». Une introduction aux problèmes concrets sur le terrain est nécessaire. Le séminaire vient donc de s’associer au CDI pour ouvrir un atelier d’apprentissage au développement socio-économique du 6 au 10 août pour 17 séminaristes, dès leur troisième année. L’idée maîtresse des organisateurs est de leur faire comprendre que les pauvres sont exploités et affrontés à des problèmes de justice et que des projets de développement peuvent leur permettre de les soulager. Dans un Bangladesh à majorité musulmane non seulement les paroissiens mais les musulmans démunis viennent volontiers rencontrer les prêtres catholiques pour demander aides et conseils.

Joseph Gomes, animateur expérimenté du CDI, dirigeait l’atelier. Les diverses sessions ont traité des problèmes tels que les notions théoriques, les voies d’accès au développement, les méthodes de participation au développement, sexe et développement, communication et savoir-faire des leaders, comptabilité et rédaction de rapports, identification des ressources au niveau paroissial.

Il était demandé aux séminaristes de dresser des plans concrets pour l’administration d’une paroisse et le développement d’une communauté paroissiale, comme s’ils en étaient déjà les prêtres responsables. Certains ont ainsi conçu un projet de création de revenus pour leur paroisse imaginaire. Echanges d’idées, groupes de discussions, présentation des comptes rendus, partage et évaluation faisaient aussi partie du programme proposé par l’atelier.

Les séminaristes dans leur ensemble ont estimé ces journées très utiles pour eux. Chandan Gomes, un séminariste de cinquième année de la paroisse de Hasnabad à Dacca, a souligné combien l’atelier avait été intéressant mais que, surtout, la relation entre sexe et développement avait été, pour lui, un concept très nouveau.

Selon l’organisateur de l’atelier, le CDI prévoit une série d’ateliers semblables à destination de tous les prêtres diocésains chargés de paroisse dans l’ensemble du pays.