Une association caritative catholique enregistrée auprès du Bureau des affaires civiles devient la première association catholique reconnue par le gouvernement

L’enregistrement de Jinde Charities, anciennement dénommée Beifang Jinde Catholic Social Service Center, auprès du Bureau des affaires civiles, le 11 avril 2006, a été célébrée le 11 juillet dernier au grand hôtel Beifang à Shijiazhuang, en présence de plus de 300 personnes. La date correspondait aussi à l’ouverture de trois sessions de formations organisées par l’association caritative catholique pour les étudiants de l’enseignement supérieur, les prêtres, et pour les agents pastoraux travaillant auprès des personnes âgées.

Cette célébration a également marqué le dixième anniversaire du « Fonds pour les vocations et l’éducation une branche de Jinde Charities et elle a permis à différents prêtres lançant des activités caritatives dans leur diocèse d’échanger avec des associations d’Eglise.

D’après le directeur de l’association caritative catholique, le P. Jean-Baptiste Zhang Shijiang du diocèse de Xingtai, la reconnaissance de Jinde Charities comme association à but non lucratif prouve « qu’elle a acquis de l’expérience et qu’elle devient plus professionnelle et plus transparente Ce statut lui confère notamment le privilège de pouvoir ouvrir un compte bancaire et d’être exemptée d’impôts.

En mai 1997, l’Eglise catholique du Hebei avait crée Beifang Jinde (1), du nom de l’évêque de Xingtai, Mgr Hou Jinde, décédé en 1994, pour venir en aide aux victimes de catastrophes naturelles, aux personnes handicapées, développer les projets socio-éducatifs et de santé, lutter contre la pauvreté et soutenir les projets d’Eglise. Après la reconnaissance de l’association par le gouvernement local en août 1998, Beifang Jinde a financé la scolarisation de 6 551 écoliers et la construction de 20 écoles primaires. Elle a également porté assistance aux victimes de 35 catastrophes naturelles sur le territoire chinois, puis après le tsunami du 26 décembre 2004, elle a envoyé pour la première fois des fonds à l’étranger afin de soutenir les populations sinistrées.

Lors de l’ouverture des sessions de formation le 11 juillet dernier, Feng Peipei, une étudiante qui représentait les bénéficiaires de l’association catholique dont les études supérieures ont été financées par la Jinde Charities, la Caritas Hong Kong et d’autres associations d’Eglise, s’est exprimée devant l’assemblée: « Mille chansons ne suffiraient pas à exprimer notre gratitude Après avoir terminé ses études supérieures de commerce, Mlle Feng prévoit de travailler pour Jinde Charities afin d’aider à son tour les plus nécessiteux et subvenir aux besoins de sa famille, sa mère ne pouvant travailler pour des raisons de santé, alors que la famille s’est endettée pour financer les études de son frère.

Lors de l’ouverture des festivités, Ren Jiyuan, directeur du Bureau pour les affaires religieuses et les minorités ethniques du Hebei, a rendu hommage à l’ouvre de Jinde Charities, qui a « contribué à développer une image positive de l’Eglise catholique dans la province du Hebei 

Pour Liu Deshen du diocèse de Chongqing et directeur du Comité social catholique chinois, un des six comités travaillant avec la Conférence « officielle » des évêques catholiques de Chine et l’Association patriotique des catholiques de Chine, Jinde Charities manifeste le « pouvoir de l’amour 

D’après He Guanghu, professeur à l’université Renmin à Pékin, la question n’est pas tant de savoir comment l’Eglise peut s’adapter à la société que de savoir ce qu’elle peut lui apporter.

Shang Yusheng, directeur général du réseau des associations à but non lucratif à Pékin, a quant à lui insisté sur le rôle indispensable que jouent les associations caritatives dans la société chinoise. « Pour la Chine, cela signifie la création de dizaines de millions d’emplois, mais cette donnée est souvent méconnue a-t-il ajouté, alors que d’autres intervenants ont attiré l’attention sur des problèmes auxquels les associations sont aujourd’hui confrontées, à savoir la gestion de leurs comptes, leur crédibilité et la concurrence qui se développe face au nombre croissant d’associations caritatives.