Eglises d'Asie

Cette année encore, le pèlerinage marial national a rassemblé d’importantes foules

Publié le 18/03/2010




Cette année encore, le grand pèlerinage marial de l’Eglise catholique du Pakistan a rassemblé d’importantes foules. Selon l’un des organisateurs, le P. Younas Hussain, près de 500 000 personnes sont venues durant les trois jours du pèlerinage, dont c’était la 57e édition, à Mariamabad, localité située à 80 km. au sud-ouest de Lahore, dans le diocèse de Faisalabad. Le prêtre s’est aussi félicité des mesures prises par la police pour assurer la sécurité des pèlerins. L’an dernier, des bus de pèlerins avaient été pillés – sans doute avec la connivence des certains policiers – à proximité du village de Mariamabad et, cette année, le temps du pèlerinage, du 8 au 10 septembre, une trentaine de postes de police avaient été montés autour du site marial et aux abords du village.

L’origine du pèlerinage de Mariamabad remonte à 1949, année au cours de laquelle les catholiques de la région avaient demandé à un capucin belge, le P. Frank, d’organiser une procession en l’honneur de la Vierge lors d’une sécheresse sévissant dans la contrée. Depuis lors, le pèlerinage est devenu annuel et est célébré le 8 septembre, fête de la nativité de la Vierge (1). Il rassemble des foules importantes, des catholiques en majorité mais aussi des musulmans qui sont “heureux de célébrer la joie de la naissance de la mère d’un prophète ainsi que l’explique l’un d’eux. Invités à témoigner devant les pèlerins, certains ont dit avoir vu leurs prières exaucées à Mariamabad. Ainsi, cette femme stérile, habitante des environs de Lahore, qui a dit avoir conçu un enfant après être venue durant onze années pour prier Marie à Mariamabad.

Dans les jours qui ont précédé le pèlerinage lui-même, l’évêque de Faisalabad, Mgr Joseph Coutts, a encouragé les catholiques de Mariamabad et des environs à se montrer généreux envers les pèlerins. Il a notamment souligné le témoignage que représentait la coutume développée dans des villages alentours de préparer et d’offrir aux pèlerins des repas. C’est là “l’expression d’une foi forte et la manifestation à aider son prochain a-t-il souligné, ajoutant que le pèlerinage “n’était pas seulement l’expression de la foi d’un peuple mais aussi un témoignage fort de sa foi à la communauté musulmane du Pakistan”. Outre Mgr Coutts, l’archevêque de Lahore, Mgr Saldanha, l’évêque d’Islamabad-Rawalpindi, Mgr Lobo, et le nonce, Mgr Tito Yllana, étaient présents.

Cette année encore, des pèlerins ont maintenu la tradition qui veut que les fidèles arrivent à pied au sanctuaire. Soixante-dix membres de Muqadasa Mariam Ke Betay (‘Les fils de Marie’) étaient ainsi partis de Lahore trois jours avant le 8 septembre, marchant principalement la nuit, pour profiter de la fraîcheur, et se reposant le jour, là où, au fil des années, des villageois ont pris pour habitude de leur offrir l’hospitalité. Cela fait ainsi seize ans que les habitants d’Anwar Masih Colony, une petite enclave catholique située dans la banlieue de Faisalabad, préparent un langar (lieu ouvert où se restaurer) pour les pèlerins et leur offrent du riz, des légumes et du pain.

Venu de plus loin, un autre groupe de pèlerins avait marché durant vingt jours, parcourant les 1 150 km. qui séparent Karachi de Mariamabad. D’autres encore ont fait le chemin à bicyclette ou en char à boufs. La plupart toutefois utilisent des transports mécanisés, cars, camions et camionnettes. Et, selon le service en ourdou de Radio Veritas, cette année encore, des accidents ont endeuillés le pèlerinage : un bus de pèlerins du diocèse de Faisalabad a heurté un pylône électrique et sept passagers, dont trois enfants, sont morts électrocutés.