Eglises d'Asie – Chine
Shanxi : vingt séminaristes ayant terminé leur deuxième année de théologie ont quitté le grand séminaire pour vivre en immersion dans la société chinoise durant un an
Publié le 18/03/2010
Pendant un an, sans aucune aide matérielle du séminaire, les séminaristes ont travaillé pour subvenir à leurs besoins, se rendant vite rendu compte qu’ils connaissaient peu la réalité de la société actuelle. Deux d’entre eux sont allés à Pékin pour trouver un emploi, mais leur manque d’expérience professionnelle a rendu la tâche difficile, si bien qu’avant d’avoir trouvé un emploi et compte tenu des prix élevés des loyers, il ne leur restait que trois yuans (0,30 euros) par jour pour vivre.
« Grâce à cette expérience de vie, nous espérons que les séminaristes ont mieux compris la société actuelle et qu’ils ont pu témoigner de l’amour du Christ, là où ils ont vécu a commenté le recteur du grand séminaire de Taiyuan. Selon lui, c’est « en comprenant la société d’aujourd’hui que les séminaristes seront à même d’exercer leur ministère de manière optimale, en servant et en guidant les personnes sur tous les chemins de la vie ».
Durant cette expérience de vie, les professeurs ont gardé le contact avec les séminaristes de différentes manières : téléphone, courriels et SMS. Les séminaristes, qui gardaient également le contact entre eux, étaient tenus de rédiger un compte-rendu mensuel. A la fin du mois d’août, dix-huit séminaristes sur vingt sont retournés au séminaire pour poursuivre leur formation.
Pour Han Rubi, séminariste, cette expérience de vie a non seulement renforcé sa compréhension de la société, mais elle lui a également rappelé l’importance de servir son prochain avec amour, quels que soient l’endroit et les circonstances où l’on se trouve. Xing Tianlong a quant à lui réalisé à quel point les séminaristes étaient protégés et préservés, en vivant au séminaire, car ils n’avaient pas à se soucier de gagner leur vie. « En travaillant, j’ai compris ce que voulait dire gagner sa vie à la sueur de son front a-t-il ajouté. Pour lui, c’est lorsqu’on quitte ses propres sécurités qu’on réalise à quel point les Chinois vivent aujourd’hui sans protection. Pour Zhan Jianjun, un des deux jeunes hommes qui a décidé d’arrêter le séminaire, cette expérience lui a permis de clarifier l’appel du Seigneur, et il reste très reconnaissant au grand séminaire de Montecorvino de lui avoir permis de vivre cette année en société.
Le grand séminaire de Montecorvino a été construit dans les années 1930 par Mgr Agapitus Fiurentini, franciscain italien, vicaire apostolique du Nord-Shanxi. C’est lui qui a consacré le territoire à Mgr Giovanni da Montecorvino (Jean de Montcorvin) (1247-1328), franciscain et premier archevêque ayant vécu en Chine. Après avoir été fermé pendant près de soixante ans, le grand séminaire, qui dépend du diocèse de Taiyuan, a rouvert ses portes en l’an 2000.