Eglises d'Asie

Du fait des combats entre les rebelles tamouls et le gouvernement, près de 2 000 pèlerins catholiques sont bloqués depuis trois mois au sanctuaire marial de Madhu

Publié le 18/03/2010




Au sanctuaire marial de Madhu (1), près de 2 000 pèlerins catholiques sont bloqués depuis le pèlerinage du 15 août dernier, du fait des intenses combats qui sévissent dans la région de Jaffna, au nord de l’île. Anthonippillai Rajanayagam, un fonctionnaire, confirme que les 2 000 pèlerins à Madhu, originaires comme lui de Jaffna, se trouvent dans l’incapacité de rentrer chez eux, du fait de la fermeture des routes dans les deux sens, depuis que la ville est sous contrôle des forces armées gouvernementales.

Le sanctuaire de Madhu, qui abrite une statue de la Vierge Marie vieille de 450 ans, était très populaire et très fréquenté par des pèlerins de toutes religions, avant que n’éclate la guerre entre les rebelles tamouls et les forces armées gouvernementales. Il est situé à 90 km. au sud de Jaffna, dans la forêt tropicale de Vanni.

D’après le P. Alexander Arokiam, assistant administratif du sanctuaire, la plupart des pèlerins ont quitté le sanctuaire à la fin des activités organisées pour l’Assomption de la Vierge Marie. Toutefois, devant la situation à Jaffna, certains ont préféré différer leur retour dans l’attente d’un moment plus propice, mais, depuis, la situation n’a fait qu’empirer, explique-t-il. En attendant de pouvoir regagner leur domicile, les pèlerins vivent dans des abris temporaires, mis à leurs dispositions par l’Eglise catholique, en coopération avec Caritas Sri Lanka, et l’administration locale, qui veillent à leurs besoins quotidiens. D’après le P. Arokiam, ni le gouvernement, ni les rebelles ne semblent vouloir prendre en considération les conditions des réfugiés, si ce n’est en publiant leurs noms. Pourtant, pour des personnes vivant près de Jaffna, « ils sont plus en sécurité à Madhu, sous la protection de Marie 

Le 8 novembre dernier, dans l’est du Sri Lanka, entre 45 et 65 personnes ont été tuées et plus d’une centaine de personnes blessées par des bombardements de l’armée sri-lankaise, selon un porte-parole des rebelles des Tigres tamouls. Ces affrontements sont les premiers d’envergure depuis les négociations de paix à Genève, le 28 et 29 octobre dernier, au cours desquelles les LTTE (Tigres de libération de l’Eelam tamoul) et le gouvernement sri-lankais ne sont pas parvenus à s’entendre. Ces négociations avaient été organisées sous la pression de l’Union européenne, des Etats-Unis, du Japon et de la Norvège, principaux bailleurs de fonds du Sri Lanka.