Eglises d'Asie

Hongkong : des rumeurs prêtent un rôle central au cardinal Joseph Zen Ze-kiun dans la gestion par le Vatican du dossier des relations sino-vaticanes

Publié le 18/03/2010




Le 12 novembre dernier, le cardinal Joseph Zen Ze-kiun, évêque de Hongkong, a démenti des informations de la presse italienne selon lesquelles il serait prochainement transféré à Rome pour y être nommé à la tête d’un bureau restreint spécialement chargé de coordonner, pour le Saint-Siège, le dossier des relations sino-vaticanes. “Il n’est pas vrai que j’ai été nommé à la tête d’un tel bureau pour la simple raison que j’ignore jusqu’à l’éventuelle existence d’un tel bureau a déclaré le cardinal Zen, précisant toutefois qu’au cas où une telle structure serait créée, “elle aurait certainement besoin de mon assistance”. Il a ajouté qu’un précédent existait, lorsque, dans les années 1980, du temps du cardinal Agostino Casaroli, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, un bureau suivait spécialement les affaires du bloc soviétique.

S’agissant des relations sino-vaticanes, l’idée d’organiser une structure chargée de coordonner le travail de la Secrétairerie d’Etat, qui est responsable de l’aspect diplomatique des négociations avec Pékin, et celui de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, qui est responsable des questions relatives à la gestion de la l’Eglise de Chine – telles les nominations épiscopales -, n’est pas nouvelle. C’est même une idée que le cardinal Zen a présentée au Saint-Père lors de ses récents voyages à Rome (1). Mais la place et le rôle du cardinal hongkongais dans un tel dispositif restent à préciser.

Le cardinal fêtera son 75e anniversaire le 13 janvier 2007 et a demandé à plusieurs reprises au pape à être déchargé de ses responsabilités d’évêque de Hongkong. Il a expliqué que la charge de travail à la tête du diocèse de Hongkong ne lui permettait pas de se consacrer comme il le faudrait à l’Eglise de Chine. Selon les observateurs, ce qui est en jeu ici n’est pas le rôle que le cardinal est appelé à jouer dans ce dossier – car ce rôle est et restera très important -, mais la place qui doit lui être donnée et son lieu de résidence – Rome ou Hongkong. Pékin ne cache pas son souhait de voir le cardinal Zen quitter Hongkong, même pour être nommé à Rome, car cela éloignerait de la Chine une personnalité que le régime chinois ne considère pas comme lui étant favorable. Selon une source chinoise citée par le South China Morning Post, le pire pour Pékin serait de voir le cardinal déchargé de sa mission à la tête du diocèse de Hongkong tout en restant dans la ville de Hongkong pour y être investi d’une responsabilité officielle dans le dossier des relations sino-vaticanes. “S’il est nommé à Hongkong pour suivre les affaires sino-vaticanes, nous ne pouvons l’ignorer affirme la source citée par le quotidien hongkongais.