Eglises d'Asie

Les responsables des Eglises catholique et protestantes du Pakistan s’accordent sur la mise en chantier d’une traduction unifiée de la Bible

Publié le 18/03/2010




Le 10 novembre dernier, à l’issue des premières consultations nationales organisées par le Projet interconfessionnel pour la Bible, les responsables des Eglises catholique et protestantes du pays ont signé un accord au sujet de la traduction d’une version unifiée de la Bible. Dans un pays très majoritairement musulman où les chrétiens sont régulièrement confrontés à des questions relatives à la Bible et aux différentes versions qui existent, et face à un Coran au texte arabe intangible, les responsables des Eglises chrétiennes ont souligné le bénéfice que les communautés chrétiennes pouvaient attendre de l’utilisation d’une traduction unifiée de la Bible (1).

Dans les versions en ourdou qui sont aujourd’hui utilisées par les chrétiens du Pakistan, les livres de la Bible et un certain nombre de noms ou de termes varient. A titre d’exemple, le Livre de l’Exode est intitulé Adad dans la Bible catholique et Ginti dans une version protestante, ou bien encore Abraham est retranscrit Abr-ham pour les protestants et Ibra-heem pour les catholiques. Mgr Alexander John Malik, évêque de Lahore et modérateur de l’Eglise du Pakistan – la principale structure protestante du pays, qui réunit l’Eglise (anglicane) du Pakistan et plusieurs dénominations protestantes -, a témoigné d’une rencontre avec un intellectuel musulman et de sa difficulté à lui faire comprendre qu’au-delà des variations du texte, le message évangélique était le même.

Une spécialiste de la traduction de l’Alliance biblique universelle, qui avait fait le déplacement jusqu’à Lahore où se tenait la rencontre, a suggéré des solutions pratiques pour aplanir un certain nombre de difficultés liées aux différences entres Eglises chrétiennes. Ainsi, au sujet des sept livres du Deutéronome, qui font partie de l’Ancien Testament pour les catholiques et qui sont omis dans certaines bibles protestantes ou placés dans un appendice avec les livres apocryphes, Anicia del Corro a conseillé de les insérer entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Les responsables des Eglises chrétiennes ont demandé à l’Alliance biblique universelle d’assumer un rôle de conseil auprès des traducteurs, dont le travail devrait aboutir dans un délai compris entre cinq et dix ans. La première rencontre de travail devrait se tenir en janvier prochain.

Pour la partie catholique, c’est le président de la Conférence épiscopale, Mgr Lawrence J. Saldanha, archevêque de Lahore, qui a signé l’accord, ainsi que les responsables de la Commission biblique de la Conférence des évêques. Du côté protestant, Mgr Malik a signé le texte, ainsi que les responsables de la Société biblique du Pakistan. Auparavant, la coopération ocuménique dans le domaine biblique avait permis l’impression de 18 000 exem-plaires d’une Bible pour les enfants et des productions de DVD sur l’Ancien Testament.

Outre ce projet de traduction en ourdou, langue officielle au Pakistan, une Bible ocuménique avait vu le jour il y a quelques années dans la province du Sind. En 1996, à l’initiative de Mgr Joseph Coutts, à l’époque évêque catholique de Hyderabad (et aujourd’hui évêque de Faisalabad), une traduction en parkari avait été mise en chantier. Une équipe, formée d’un catholique et de trois membres de l’Eglise du Pakistan, avait travaillé cinq ans pour parvenir à une traduction complète de la Bible.